l 3 8 D E S P O I S S O N S F O S S I L E S ,
côtés de la tête qui est en évidence , car l’autre est engagée
dans la pierre ; plusieurs des écailles sont très-
apparentes, ainsi que la queue entière, qui est revêtue
dans plusieurs places de cette matière nacrée , dont la
teinte a perdu une partie de son éclat,
L a pierre dans laquelle ce poisson était renfermé, a
été cassée si heureusement par l’effet du hasard, qu’il
est en évidence, sur une face entière, et tel qu’on pouvait
le désirer ; un seul morceau de la pierre est parti du côté
du dos du poisson, et n’a pas été recueilli ; mais cette
fracture a découvert l’épaisseur du poisson, sans lui
occasionner la moindre altération.
L a contre-partie qui est creuse, et qui avait été fracturée
en trois pièces , a été réparée avec beaucoup de
soin 5 elle offre les empreintes de la tête , du corps , des
écailles, des nageoires et de la queue, et quelques portions
de la matière animale nacrée , ainsi que de celle
qui formait les nageoires : cette matière y est restée attachée.
Il paraît que dans l ’instant où cet animal s’est
trouvé enséveli dans la vase qui l’a enveloppé de toute
p a r t, et saturée peut-être de gaz délétère qui l ’ont fait
périr , il a éprouvé une sorte de mouvement convulsif,
qui l’a forcé de se ployer un peu en arc; car c’est la
forme qu’il a dans le relief , ce qui est plus sensible-
encore dans la contre-partie.
DES C É T A C É S F O S S I L E S . 1^9
C H A P I T R E V.
Des Cétacés fossiles.
L e s restes des animaux gigantesques de la mer,
tels que les baleines, les cachalots et autres grands
fabricateurs de la terre calcaire unie à Facide
phosphorique, ont du laisser leurs dépouilles volumineuses
dans le fond des anciennes mers , soit
après le terme de leur longue v ie , lorsque rien
n’en dérangeait le cours naturel, soit lorsque de
grands accidents de la nature les ont laissés à sec ,
ou les ont fait échouer dans des sables ou contra
des écueils.
Mais le plus souvent la charpente osseuse de
ces animaux, disjointe et séparée après leur mort,
par la putréfaction de leurs attaches musculaires,
a dû être livrée au balancement journalier des
flots, a Faction violente des tempêtes , à la force
et à la rapidité des courants 3 delà, des déplace-
inents, des divergences , des brisements ou des
triturations qui ont réduit en parties terreuses ces
grandes masses spongieuses et flottantes de matière
osseuse.
Ces diverses causes de destructions, ont sans
doute altéré et même dénaturé , plus d’une fois,
les traces organiques de ces productions animales,