une profondeur de quarante à cinquante pieds ;
une ou plusieurs révolutions d’un autre ordre , ont
transporté et réuni beaucoup de bois, et en ont
formé une suite de couches, qui alternent avec des
grès quartzeux ou avec des couches schisteuses,
et ont donné naissance aux mines de charbon
ou de jayet.
D’autres bois, ayant reçu dans leurs canaux médullaires
la matière quartzeuse , plus ou moins
pure, plus ou moins mélangée de fer , en état
d’oxyde, ont été convertis en quartz , en silex ,
en jaspes; les caractères de ces bois, en ont été en
parlie masqués, les trachées en ont disparu , les
couleurs sont devenues trompeuses, et il est ordinairement
difficile de reconnaître, avec certitude,
les espèces, auxquelles ces arbres pétrifiés ont
appartenu.
Un fait remarquable, au sujet des bois pétrifiés,
c’est qu’on a la certitude que quelques-uns de ceux-
ci , avant de passer à cet état, ont été long-temps
le jouet des flots , et ont séjourné dans les mers ;
les diverses espèces de tarêts qui les ont perces
dans tous les sens, lorsqu’ils étaient encore dans
l ’état ligneux, et qui ont été pétrifiés avec ces
bois, en sont une preuve certaine ; on en trouve
de semblables et en gros blocs, dans les environs
de Maëstricht et ailleurs.
Tous les déserts de l’Afrique , offrent dans un
espace de plus de quatre cents lieues de longueur,
et au milieu des sables quartzeux les plus
arides, des quantités considérables de troncs d’arbres
, tantôt brisés en éclats , tantôt presqu’entiers,
toujours changés en silex , plus ou moins colorés
; ces sables qui forment une partie du sol
de l’Afrique et qui ne peuvent être que l’ouvrag©
de la mer, et cette multitude de bois qu’ils recèlent
, annoncent que ces végétaux ainsi que les
sables qui les contiènent , sont le résultat d’une
grande alluvion, et que la mer a fait de longs séjours
sur ce sol frappé à présent de stérilité,
dépourvu d’eau et brûlé par les ardeurs du soleil.
L ’on n’est pas étonné de trouver tous les bois
fossiles changés en silex, lorsqu’ils ne sont environnés
que de sables et autres matières quart-
zeuses; mais on les trouve aussi presque toujours
dans l’état siliceux , lorsqu’ils gissent dans les
craies, dans les gypses, ou autres terreins calcaires;
cette règle, à laquelle je n’ai pas encore
trouvé d’exceptiondoit tenir à quelque cause.
D’un autre côté, on trouve des bois minéralisés
changés en pyrite , en matière ferrugineuse, et
qu’on peut même exploiter comme mines de fer ;
on en voit qui est pénétré par le cuivre, etc.
Le succin fossile , les diverses espèces de ré-
- sines, trouvés dans la terre , sont les résultats des
bois qui ont donné lieu à leur formation, et attestent
qu’ils ont éprouvé le même déplacement , puisqu’on
les trouve dans des lieux étrangers aux
pays où ils ont pris naissance , et que les insectes
qui sont renfermés dans le sucein de Prusse,