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à dîner. IVI. Vaillant s’en excusa pour ce jour-là; mais,
sur les instances du missionnaire, il dut consentir à accepter
son hospitalité, 1e mercredi suivant, veille du départ.
Il faut renoncer au projet d’une ascension sur le Mowna-Roa.
Ce qui l’occupait en ce moment était le projet d’une
ascension sur le Mowna-Roa. L'Académie des sciences
avait signale comme fort intéressantes les observations
barométriques auxquelles on pourrait se livrer au sommet
de cette montagne et nous avons eu déjà l’occasion
de remarquer avec quelle fidélité nos voyageurs s’attachaient
à répondre en toute occasion aux voeux de l’Académie.
Le commandant s’empressa de prendre, auprès
de M. Forbs et des naturels, des renseignements sur le
temps et les moyens qu’exigerait cette excursion. Mais
les réponses qu’il en obtint l’eurent bientôt convaincu
de 1 impossibilité de l’entreprendre. Il fallait six jours
au moins pour I expédition projetée et la Bonite n’avait
que quinze jours en tout à consacrer à la visite de l’archipel
des Sandwich. C’était un obstacle plus sérieux
que les difficultés du chemin à parcourir, à travers une
contrée abrupte et sauvage, entièrement déserte et n’offrant
aucune ressource aux voyageurs. Encore, si pendant
ce temps ia Bonite avait pu renouveler son eau à
Kearakekoua! Biais il n’y a là que de l’eau saumâtre
et malsaine ; on ne devait pas songer à en faire pro-
vision sur ce point C’était une raison puissante pour
DE LA BONITE. 187
ne pas compromettre par un trop long retard la relâche
à Honolulu dans l’île Oahu, où l’expédition devait
trouver plus de ressources et qui offrait, comme siège
du gouvernement des îles Sandwich, et résidence du roi
de cet archipel, un bien plus grand intérêt que l’île
Hawaii.
Il fut donc décidé , au grand regret des officiers plus
spécialement chargés des observations, qu’on laisserait
à de plus heureux le plaisir d’une ascension sur le Mowna-
Roa et le départ de la corvette demeura irrévocablement
fixé au jeudi suivant.
Visite de Koua-Keni.
Le lundi 3 octobre, M. Vaillant attendait la visite de
Koua-Keni gouverneur de l’île ; Georges l’avait annoncée
pour dix heures du matin; ce qui n’empêcha pas le
commandant de songer aux travaux à faire à bord de la
corvette. Dès le point du jour les peintres étaient à l’oeuvre
pour faire disparaître les traces que laissent de longues
journées passées à la mer, quels que soient les soins
journaliers qu’on donne à la propreté du navire.
Koua-Keni arriva à bord, au milieu de ces préparatifs,
non pas à dix heures comme on le croyait, mais à sept
heures du matin. Sa double pirogue était escortée d’une
foule d’embarcations qui portaient sa nombreuse suite
et qui, jointes à toutes celles qui venaient chargées de
provisions, donnaient à la rade l’aspect le plus aninuk