1 011 l'aisail cuire le cliieii ; il fallul renoncer à l’espoir de
connaître ce mets jirivilégié
Vue du Paris.
« Nous connaissions déjà le magnifique site que Taméaméa
ni avait choisi pour théâtre de la fête. Nul de
nous cependant n’en éprouva moins de plaisir à le revoir.
« Jamais festin de roi ne fut servi dans une plus belle
salle à manger; de quelque côté qu’on tournât les yeux,
une décoration splendide, oeuvre de la nature, défiait
le plus habile pinceau. D’un côté, à mille ou douze cents
pieds au-dessous de nous, s’étendait une grande et fertile
vallée bornée par l’Océan ; au-dessus de nos têtes la
montagne du Paris élevait ses pitons rougis dont la tête
perce les nuages ; du côté opposé, un riant tapis de verdure
s’inclinait en pente douce vers la plage d’Honolulu,
formant le premier plan d’un magnifique tableau
où se montraient dans le lointain la ville, la rade avec
ses navires à l’ancre, puis enfin l’Océan.
« Un sentier tortueux et à peu près impraticable est
la seule voie par où l’on pùt descendre des hauteurs du
Paris à la plaine inférieure. Nous essayâmes d’y faire
quelques pas, en nous aidant des pieds et des mains ;
mais il fallut bientôt y renoncer. Les Kanakas seuls peuvent
être de force à s’engager, sans trop de risques, dans
‘ M. Fisquet, journal particulier.
DE LA BONITE. 287
un pareil cliemin. Tandis que nous faisions de vains
efforts pour avancer en nous cramponnant à toutes les
fentes du roc, nous apercevions des habitants de la plaine
qui semblaient gravir avec la plus grande facilité le flanc
de la montagne. Ils étaient cependant chargés ; car tous
apportaient leur offrande à la table du roi. Leur fardeau
divisé en deux pendait aux extrémités d’un bâton placé
en travers sur leurs épaules, et jamais le moindre faux
pas n’en dérangeait l’équilibre.
« Le roi Taméaméa, comprenant l’avantage d’une
communication plus facile entre la plaine inférieure et
la vallée d’Honolulu, semblait très-préoccupé des moyens
de construire une route en cet endroit; je ne sais si ses
[irojets se seront réalisés depuis.
L e festin royal.
« Après la promenade sur la plate-forme du Paris
l’appétit des convives, aiguisé par la brise fraîche qui
règne constamment en ce lieu , ne demandait plus qu’à
se satisfaire. Le roi donna l’exemple, en se plaçant à
table. Il était assis à l’une des extrémités, M. Vaillant à
sa droite et tous les autres, sans choix ni vaines cérémonies,
comme le hasard les avait conduits.
« Le repas, servi à la manière du pays, était copieux
et solide : six énormes plats de poissons, inconnus de
nous tous, mais d’ailleurs d’un goût fort délicat; dix
dindes; cinq cochons entiers, rôtis, en formaient les pièces