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Français; je vous les recommande. Qu’ils soient respectés
dans leurs personnes et dans leurs propriétés !
Que ceux qui viendront après eux reçoivent un accueil
bienveillant! L amitié de la France est à ce prix. »
Le roi promit qu’il en serait ainsi, et M. Vaillant dit
à Kinau qu’il comptait aussi sur elle et qu’il espérait
qu’elle se montrerait, à l’avenir, la plus zélée protectrice
des sujets français.
L un et 1 autre se sentaient plus à l’aise depuis que le
commandant avait repris un ton amical. Leur contentement
se peignait sur leur visage. Kinau le manifesta à sa
manière en faisant un nouvel accueil aux dragées qu’on
lui servit encore.
M. Vaillant, de son côté, ne conservait plus rien de
sa précédente sévérité. Il se montra, pendant tout le
reste de la visite, aussi poli et aussi prévenant qu’il l’avait
été d’abord.
Peu de temps après, Kanikéaouli ayant manifesté
l’intention de retourner à terre, les canots furent armés
et il partit. On lui rendit les mêmes honneurs qu’à son
arrivée : il fut encore salué de vingt et un coups de
canon.
A peine avait-il mis les pieds dans l’embarcation que,
bannissant toute contrainte, il donna un libre cours à son
admiration pour tout ce qu’il venait de voir. Il ne tarissait
pas sur l’éloge de la Bonite, sur le plaisir qu’il y
avait goûté, sur la brillante réception qu’on lui avait
faite. Ces sentiments étaient au surplus partagés par sa
DE LA BONITE. 263
soeur Kinau et par toutes les personnes de la suite du
roi.
Il lui prit fantaisie, pendant le trajet, de faire jouter
une de ses embarcations qu’il prisait beaucoup, avec le
canot du commandant, sur lequel il était monté. L’officier
qui le conduisait y consentit et la lutte tourna à l’avantage
du canot. Il en fut fort surpris. « C’était, disait-il,
la première fois que son embarcation était vaincue. Elle
gagnait en vitesse toutes les baleinières. »
En arrivant à terre, Kinau se dirigea vers le temple
pour y faire sa prière. Le roi ne l’y suivit point; il était
pressé de rentrer chez lui, pour raconter à toute sa cour
ce qu’il avait vu. Bientôt il ne fut plus question dans
toute la ville que de la fête donnée au roi sur le bâtiment
français. Ce qui en revint aux oreilles du commandant
de la Bonite ne put que lui être agréable.
Société d’Honolulu.
Au milieu des soins qui venaient d’occuper sa journée,
M. Vaillant n’avait point oublié la promesse faite la
veille à M. Deel. Il descendit donc avant la nuit pour
aller prendre le thé chez ce missionnaire. Plusieurs officiers
l’avaient accompagné. On causa de botanique et de
zoologie. M. Deel, dont la conversation était fort intéressante,
raconta ses voyages dans l’intérieur de l’île
Hawaii. Il avait gravi le Mowna-Roa et le Mowna-Kaa.
Poui' explorer la première de ces montagnes, il convient