•j .N ,* -J
"■ . I:-of '
i.
i N ! I
voyait, costumés à reuropéenne, prendre les poses les
plus prétentieuses pour se faire remarquer. Ils n’avaient
pas même oublié la canne à pomme d’ivoire dont ils
caressaient le bout de leurs lèvres, en se donnant gauchement
une façon de dandy; il ne leur manquait plus
que le lorgnon. Pauvres singes d’une civilisation exotique
dont ds ont pris les vices et les ridicules avant d’en recueillir
ou même d’en soupçonner les avantages !
On chanta des cantiques. Kapio-Lani mêlait sa voix à
celle de la femme du missionnaire et les chanteurs réunis
dans l’enceinte réservée répondaient en choeur. La cérémonie
n’avait d’ailleurs rien de remarquable, que la
tenue et le recueillement relatif de l’assistance, visiblement
distraite pourtant par la présence des étrangers
En sortant de l’église, M. Vaillant et les deux passagers
qui l’accompagnaient se rendirent à la demeure de
Kapio-Lani. C’est une maison disposée comme celle du
missionnaire et meublée à l’européenne. Le commandant
invita la dame à venir, le surlendemain, dîner à
bord de la Bonite avec M. et Forbs, s’excusant de
ne pouvoir la recevoir plus tôt, parce que la journée du
lendemain était prise tout entière par le gouverneur
Koua-Keni qui avait fait annoncer sa visite.
Georges.
En effet, pendant la nuit jirécédente ou avait vu arriver
le iiréteudu Français qui se trouvait à Tailua
DE LA BONITE. 18S
et que M. Vaillant avait fait inviter à venir le voir.
C’était un homme de Jersey nommé Georges, qu’un baleinier
anglais avait laissé, quinze ans avant, aux îles
Sandwich. Il y avait pris femme et après trois ans de
séjour à Hawaii, il était allé se fixer sur l’île Mawi.
Georges exerçait la profession de maçon ; le gouverneur
Koua-Keni voulant faire construire une grande église
à sa résidence de Taïlua, le fit venir de Mawi pour
exécuter ce travail; nos voyageurs durent à cette circonstance
de le rencontrera Hawaii; le commandant le
prit pour interprète. Il garda aussi au même titre le pilote
John revenu avec lui pour annoncer la visite du
gouverneur.
L e commandant prend congé de Kapio-Lani.
La visite de Kapio-Lani ne pouvait se prolonger beaucoup;
M. Vaillant la quitta, non sans avoir trouvé l’occasion
de lui être agréable en lui promettant de mettre
à son service les talents du cordonnier de la Bonite; car
la noble dame n’avait point de souliers. Elle fut très-
flattée de l’offre d’une paire de brodequins dont il voulut
bien lui faire cadeau.
Hospitalité de M. Forbs.
De retour chez M. Forbs, ces messieurs furent obligés
d y accepter une collation composée de gâteaux, de lait
el de belles oranges. Le missionnaire voulait les retenir