Le plan cle Sanla-Ciuz eiil réussi sans doute, si la localité
avait ofl'ert plus de ressource pour l’apiirovision-
iiemeut des navires et ([ueUpies (acilités pour le place-
lueul: immédiat de leurs cargaisons.
Mais la pénurie de toutes choses, dans un pays
complètement stérile, jointe à la difficulté des communications
avec l’intérieur, étaient des oljstacles insur-
moulahles à la réalisation de ces deux couclitious essentielles.
Aussi, les négociants de la Bolivie ont-ils conservé
riiahitude de s’approvisionner à l’eutrejjôt de Valparaiso.
Les navires européens ne jiarticipent à ce commerce
(jue d’une manière secondaire. Ils prennent à fret
à Val|)arai.so les marchandises achetées pour le compte
des Boliviens, et les transportent à Cobija devenu seulement
un ])orl de transit, dont le mouvement commercial
est toutefois assez important, puiscpi’il représente
aimuellement une valeur de cinq millions de piastres.
A leur expédition pour l’intérieur de la Bolivie , les
marcbaudises reçues sans frais à Cobija , payent à la
douane deux et demi [)our cent de leur valeur. Leur
entrée dans une des villes de la républi(|ue donne lieu
ensuite à la perception d’un nouveau droit de trois pour
cent; en tout cinc[ et demi pour cent de la valeur estimée
[>ar la douane, et toujours établie avec beaucoup de
modération.
Nouveaux projets atü-ibués h Santa-Cruz.
A l’époque du passage de la Bonite, Santa-Cruz, déjà
maître d’une partie du Pérou , sous le titre de chef provisoire
et de suprême protecteur de l’État S. péruvien,
paraissait attacher moins d’importance au port de Cobija.
Le bruit public lui attribuait la pensée de faire
payer son protectorat au Pérou, en obtenant du congrès,
comme annexes de la Bolivie, la province d’Arica et le
port du même nom, le plus important peut-être de toute
la côte O. d’Amérique, à cause de sa proximité des
provinces les plus riches de l’intérieur.
C’était déjà par ce port que s’approvisionnaient les
provinces boliviennes de la Paz , Cochabamba et toutes
les villes du N. de la Bolivie; nonobstant les droits
que les douanes péruviennes percevaient à Arica. Cette
préférence s’expliquera facilement si l’on considère que
les communications par Cobija, longues et difficiles, auraient
entraîné des frais supérieurs au montant des droits
jierçus par le Pérou.
Traviiux .scientiüque.s.
De tout ce que je viens de dire le lecteur conclura que
a relâche de Cobija ne dut offrir à nos voyageurs aucune
des distractions dont on est si avide toutes les fois
que l’occasion se présente d’interrompre, par une visite
à terre, l’uniformité monotone de la vie du bord. Heu-
Bonite. — Relation du voyage. Tome II. 2