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se dirigeant vers les côtes de Californie, où l'Entreprise
l’avait devancé.
Après avoir donné les ordres nécessaires pour assurer
le service de son bâtiment, M. Vaillant se disposa à descendre
à terre, afin d’aller rendre sa visite à quelques
jiersonnes qu’d avait reçues la veille, notamment à
M. Charton, consul d’Angleterre à Honolulu. 11 ne pouvait
se passer d’interprète, mais fort heureusement il
s’en était déjà présenté un, dont les services offerts avec
beaucoup d’insistance furent acceptés et devinrent très-
utiles pendant toute la relâche. C’était un Américain
nomme M. Gravier, natif de la Louisiane, et qui parlait
avec une égale facilité l’anglais, le français et la
langue des Sandwich.
M. Vaillant se rendit d’abord chez M. Charton près de
qui il espérait, non sans raison, trouver tous les renseignements
si nécessaires à celui qui arrive pour la première
fois dans un pays. 11 voulait particulièrement être
fi.vé sur les usages de la petite cour d’Honolulu, avant
d’aborder le jeune souverain qui y règne. M. Charton se
montra à ce sujet d’une obligeance parfaite. H proposa
même à M. Vaillant de l’accompagner, le lendemain matin,
dans la visite d’étiquette que celui-ci se proposait
de faire au roi.
En sortant de chez lui, le commandant se présenta
chez M. Mackintosch, un des premiers dont il avait reçu
la visite a bord. M. Mackintoscli était l’éditeur d’une gazette
commerciale qui depuis plusieurs mois déjà s’imprimait
à Honolulu. 11 fut rempli de prévenances pour
les officiers et les passagers de la Bonite pendant le
temps de leur séjour.
Ln intérêt plus positif conduisit ensuite M. Vaillant
chez M. Greenway, Anglais, qui dirigeait, en qualité de
premier commis, la principale maison du pays. Le chef
de cette maison, M. French, appelé par ses affaires sur
la côte de Californie, n’était point en ce moment à
Honolulu. C’est à cette maison qu’ont nécessairement
affaire les capitaines des bâtiments en relâche, pour se
procurer la viande fraîche destinée à leur équipage. Le
commandant de la Bonite, toujours préoccupé du bien-
être des marins confiés à sa conduite, n’avait garde de
négliger de semblables soins.
Il ne perdait pas de vue non plus l’intérêt de la mission
scientifique dont il était chargé. Le choix d’un lieu
où l’on pût établir l’observatoire n’était point indifférent,
et il n’y avait pas de temps à perdre pour trouver
un endroit convenable si l’on voulait que les travaux
pussent commencer dès le lendemain matin. M. Vaillant
fut servi à souhait par les circonstances. Deux Français,
ouvriers charpentiers, venus en î831 avec les missionnaires
catholiques étaient restés, après leur départ, et se
trouvaient fixés à Honolulu sur un terrain d’abord concédé
aux missionnaires. Ils étaient déjà venus voir le
commandant. Ils se prêtèrent avec le plus grand empressement
à ce que les observateurs de l’expédition s’établissent
chez eux.