reusemenl, poui’ ceux (pii auraient pu le regretter, le
souvenir de Valparaiso n’avait pas eu le temps de s’effacer.
D’ailleurs cette courte station n’était qu’une halte
sur la route du Callao et de Lima, où ils allaient bientôt
se rendre. Ce fut, au surplus, une circonstance favorable
au.x travaux de la mission ; on n avait que deux jours a
passer à Cobija, chacun ne songea qu’à bien les employer.
Le premier soin de M. Vaillant avait été de faire installer
à terre l’observatoire auprès du mât de pavillon.
Le plan du port de Cobija manquait à nos recueils hydrographiques.
Bien qu’on n’eùtpas assez de temps pour
entreprendre de le lever avec toute la précision de détails
qui distingue les publications du dépôt de la marine,
il était possible du moins d’en prendre un croquis et de
déterminer, par des observations exactes, la position
géographique du lieu. Ce soin fut confié à M. Darondeau,
ffigénieur hydrographe , qu’assistait M. Lisquet, tandis
(¡ne M. Toucbard se livrait, de son côté, à une série
d’observations d’inclinaison et d’intensité magnétiques.
En même temps les naturalistes de l’expédition poursuivirent,
avec leur zèle ordinaire, les recherches qui
intéressaient leur spécialité.
On demandera peut-être ce que ces derniers pouvaient
se promettre de leurs explorations dans un pays que j’ai
peint si pauvre des dons de la nature? La géologie tout
au plus devait seule en apparence y gagner quelques
échantillons minéralogiques. M. Chevalier n’eut garde
DE LA BONITE.
de les négliger, mais il ne fut pas seul à s’applaudir de
sa récolte; M. Gaudichaud, toujours infatigable, sut
aussi trouver le moyen d’arracher à cette nature avare,
de secrètes richesses qu’elle cache dans le creux de ses
rochers. Partout où un peu de terre végétale nourrissait
quelques plantes, il recueillit de nombreux sujets dignes
de figurer dans ses collections botaniques. Il fut même
assez heureux pour découvrir, sur les montagnes qui
bordent le rivage, une espèce nouvelle de l’ordre des
rongeurs et plusieurs espèces de coquilles terrestres encore
inconnues.
En somme, la relâche de Cobija, qui n’avait pour but
que le débarquement de M. Huet, ne fut pas inutile au
succès de la mission scientifique de la Bonite; elle
fournit à l’expédition son contingent de produits intéressants.
Tremblement de terre.
Les tremblements de terre sont fréquents sur les côtes
de la Bolivie, comme dans toute la partie occidentale de
l’Amérique du Sud. Le court séjour de la Bonite fut
marqué par un phénomème de ce genre. 11 se produisit
le 3 juillet à huit heures du matin.
L’atmosphère, embrumée la veille, s’était complètement
dégagée, le temps était clair et le soleil brillait de
son plus vif éclat. Les observateurs, à leur poste, avaient
commencé leurs travaux, et M. Darondeau, perché avec
son instrument sur le sommet d’une roche de quarante