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songeraient-ils à élever des enfants? comment aussi
pourraient-ils éviter les maladies qui les déciment ou se
procurer les secours nécessaires pour en obtenir la guérison
? On remarque que les blancs qui habitent les
Sandwich et qui sont dans une position aisée ne sont
point atteints de ces maladies.
Cette misère n’est pas seulement le résultat de la paresse.
La culture, suivant plusieurs voyageurs, n’est
point, il est vrai, ce qu’elle était du temps de Cook et de
Vancouver ; bien des terres restent en friche ou ne rapportent
pas tout ce qu’elles pourraient produire. Mais,
d’un autre côté, les exigences toujours croissantes des
chefs ruinent le travailleur et le découragent. Pourquoi
se donnerait-il la peine de cultiver son champ? il n’en
doit pas recueillir le fruit. Plus la terre rapporte, plus le
maître exige. 11 en était bien ainsi autrefois, mais quelle
que fut la dureté des chefs, elle ne s’exercait qu’en proportion
des besoins qu’ils connaissaient. Leur vie était
aussi simple que celle des Kanakas ; ils pouvaient se contenter
de peu. Mais depuis que leur commerce avec les
blancs leur a fait connaître des besoins nouveaux, la situation
des Kanakas s’est empirée en proportion de la
difficulté que leurs chefs trouvaient à les satisfaire.
Constitution physique des naturels.
Cependant les naturels des Sandwich sont généralement
d’une bonne constitution. Leur taille svelte est
bien prise et généralement au-dessus de la moyenne.
Mais elle est loin d’égaler celle des chefs et de leurs
femmes qui, par leur haute stature et leur excessif embonpoint,
semblent avoir une autre origine que le bas
peuple. Tout porte à croire, au surplus, que ces chefs
descendent, en effet, d’une race de conquérants qui,
après avoir subjugué le pays, y ont établi le régime féodal
sous lequel il demeure opprimé.
Caractère et disposition morale des Kanakas.
Les Sandwichiens sont d’un naturel doux et patient;
adroits, intelligents et supportant aisément la fatigue;
ils seraient même très-laborieux si le produit de leur
travail leur était assuré, lis sont principalement aptes à
devenir d’excellents matelots. Plusieurs baleiniers anglais
et américains en prennent pour remplacer les
hommes qui leur manquent. Des capitaines de bâtiments
allant faire la traite des pelleteries à la côte N. O. d’Amérique
en ont aussi embarqué et se sont bien trouvés de
leurs services. Ils n’ont pas remarqué qu’ils fussent plus
sensibles au froid que les autres hommes de leur équipage.
Tous les bâtiments appartenant au roi ou aux cliei's
sont du reste montes par des naturels du pays. Le capitaine
et le second sont les seuls blancs qu’on voie à bord ;
ceux-ci sont ordinairement des Américains.