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lieues (le laxille. .1 ai remarqué une coupe d’or Irès-bieii
seuljilée, de petites statues en or et en argent, monuments
d’une civilisation antérieure à la domination espagnole.
Les momies sont bien conservées; est-ce a 1 art qui les a
préparées ou à la nature du sol dans lequel elles restèrent
longtemps enfouies ([u’il faut faire honneur de cette
conservation ? C’est ce ([u’on ne sait pas ; l’nne et 1 autre
cause y ont probablement contribué.
(( Ces quelques débris réunis au musee de Lima, des
ruines disséminées et presque irretrouvables dans les
autres contrées du Pérou, particulièrement près de
fruxillo, à Caxamarca, à Guaiiuco, à Cusco, à Tiabua-
uacii, voilà tout ce qui reste du puissant empire des
Incas.
U 11 reste aussi déjà des ruines de la domination espagnole.
Les monuments du luxe des vice-rois sont rongés
|)ar le temps ou ravagés par la main des hommes. Leur
palais lui-méme est dévasté; la somptueuse habitation
de la fameuse Péricliole , favorite de l’un d’eux ; ses bains
et l’aqueduc superbe qui y conduisait l’eau sont en
ruines. Lu ruines aussi est l’arc de triomphe qui marquait
l’entrée de Lima ; exemples frappants de l’instabilité
des grandeurs humaines! Dans quelques années
peut-être un voyageur, passant aux lieux que j’ai visités,
n’y retrouvera plus que quelques-uns des objets que je
décris, el ce sera sur des ruines nouvelles qu’il étudiera
l’histoire des temps écoulés.
« J’aurais voulu voir la salle de spectacle et l’hôtel
des monnaies, bien qu’ils n’aient, dit-on, rien de bien
remarquable ; je n’en eus pas le temps.
(( Dans une autre saison j’aurais trouvé peut-être l’occasion
d’assister aux combats de taureaux pour lesquels
on est passionné à Lima et qui y sont, assure-t-on, plus
beaux qu’en aucun autre lieu de la terre. Dois-je regretter
d’avoir été privé de ce spectacle? Non, si j en crois
Bazil-Hall, qui, après l’avoir vu, le représente comme
le chef-d’oeuvre de la cruauté et de la barbarie.
Almaiicaèii.
« A moins d’une lieue de Lima, s’élève une colline
nommée Almancaès, qui a le privilège d’attirer, pendant
les beaux jours de l’année, toute la population de la
ville. Ce lieu tire son nom d’une belle fleur jaune dont
la colline est couverte. De ce point élevé, la vue s’étend
au loin et l’on y jouit d’un magnifique spectacle. Au
|)ied du mont, la grande ville de Lima baignée par les
eaux du Rimac; plus loin, la route du Callao et le joli
paysage (|ii’elle traverse; plus loin encore le port du
(iallao, (ju’on découvre parfaitement ; l’île San Lorenzo,
et enfin la mer à l’horizon ; tel est l’ensemble du tableau
qui se déroule à l’oeil du spectateur.
Les Liméniens ont fait de ce beau lieu le théâtre de
leurs plaisirs forains. Ils s’y rendent en foule : les dames
à cheval, les hommes à pied. C’est le Saint-Germain de
la capitale péruvienne. On trouve là des rafraîcbissemeuLs