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II
inviolable. 11 peul bien encore disposer de la vie et des
biens de ses sujets, mais ce n’est plus qu’une doctrine
privée de sanction. Toutes les anciennes marques de respect
ont disparu et son caractère sacré n’impose plus à
personne, pas même à lui. La conduite de Taméaméa III
ne contribue pas peu d’ailleurs à effacer les derniers
vestiges de la vénération dont on entourait autrefois la
royauté. Il laisse prendre à ses courtisans, aux blancs ,
aux Kanakas même une telle familiarité avec lui, qu’il
est plutôt considéré à Honolulu comme un simple particulier
que comme le souverain des .Sandwich.
Du roi.
Le roi esl veuf et n’a pas d’enfants : il avait épousé
la tille de Kouakéni, grand chef et gouverneur actuel
d’Hawaii. Dejniis la mort de sa femme, il vit maritalement
avec la fdle d’un chef de rang inférieur, ce qui lui
nuit beaucoup dans l’esprit des chefs d’un ordre plus
élevé. Cette jeune femme se conduit, du reste, d’une
manière fort modeste el mène une existence obscure dans
une maison on case située à côté de celle du roi.
Fiiinille royale.
La tamille royale se compose des princesses que j’ai
déjà eu occasion de nommer. Je dois à chacune d’elles
une meiilioii [larticulière.
Kinau.
Kinan, soeur du roi, mais seulement soeur consanguine,
est fdle de Taméaméa F’’ et de Kaniu, mariée
maintenant à Hoapili, gouverneur de l’île Mauï.
C’est une femme de tête qui a su imposer le respect à
tout le monde, même aux chefs. Elle marche sur les
traces de Kaabumanu, veuve de Taméaméa I"-, qui après
la mort de son mari eut toujours la plus grande part an
gouvernement, sous le règne de Lio-Lio et pendant la
minorité de Kanikéaouli. Kaabumanu était d’un caractère
sévère, très-ferme et fort redoutée des chefs qui
tremblaient devant elle. Elle est morte en 1831.
Kinau avait épousé le précédent roi Lio-Lio qui était
aussi son frère. Depuis son veuvage, elle a pris pour
mari un chef d’un rang inférieur nommé Kaekouanaoa
qui avait accompagné Lio-Lio en Angleterre et qu’elle a
fait investir du commandement important du fort d’Honolulu.
Elle a elle-même le titre de gouvernante de l’île d’Oabu.
Son pouvoir est très-étendu ; c’est elle qui est chargée
exclusivement de faire exécuter les ordres du roi, de
faire rentrer les tributs à payer par chacune des îles du
royaume et de surveiller la conduite des gouverneurs.
Disons, en passant, que ceu.x-ci, trop éloignés de tout
contrôle, ne sont guère surveillés que nominalement et
qu’ils en profitent pour adminislrei' selon leur bon plai-
Bonite. — Relation du voyage. Tome II. ^2