pardonner une digression déjà peut-être un peu trop
longue, je me hâte de reprendre mon récit.
Organisation de la itolonie de la Floriade.
Les colons de la Floriade cultivent pour eux-mémes
des terres que M. Willimi leur a données en toute propriété.
Il leur a fourni, dès le principe, des graines poulies
ensemencer et les instruments aratoires qui leur
étaient nécessaires; mais il a mis à ses concessions une
condition qui s’observe exactement : c’est de consacrer
toutes les semaines quelques heures de leur temps aux
travaux d’intérêt commun. Ainsi, il les employait, lors
du voyage de la Bonite, à construire un débarcadère, à
établir des voies de communicalion entre les divers points
de 1 île, à pratiquer des canaux pour recueillir et conduire
jusqu aux habitations l’eau qui descend des hauteurs
de l’intérieur, malheureusement en petite quantité.
Les colons doivent aussi une partie de leur temps
au fondateur de l’établissement pour travailler à ses
plantations.
Productions,
Les cultures de l’île Charles ne sont pas encore très-
variées. Néanmoins elle produit déjà du maïs, du manioc,
des ignames, quelques cannes à sucre, du coton et
des plantes potagères. Les arbres fruitiers qu’on y a
plantés y réussissent très-bien. M. Willimi, lorsque
M. Vaillant le vit à Guayaquil, se disposait à aller y porter
des plants de diverses espèces d’arbres à fruit, ainsi
que du bétail qu’il désirait y multiplier. Les volailles et
les porcs se trouvaient d’ailleurs dès cette époque en assez
grand nombre dans la nouvelle colonie.
Mais indépendamment des produits de la culture, qui
suffisaient déjà à défrayer la subsistance des colons, et
qui, dans quelques années, offriront probablement sur
ce point aux navires fréquentant ces parages des moyens
de ravitaillement, la Floriade est douée de quelques richesses
qui, sagement exploitées, ne peuvent qu’augmenter
les ressources et le bien-être des colons. On sait
déjà, depuis Dampier et Cowley, qu’il se trouve sur les
côtes des Galapagos des tortues de mer en grande abondance;
que les tortues de terre sont nombreuses sur ces
îles et d’une grosseur remarquable; qu’enfin on y voit
aussi des phoques de plusieurs variétés. M. Willimi a reconnu
de plus dans les eaux de cet archipel d’excellents
poissons qui peuvent servir à la consommation locale et
des baleines de l’espèce de celles qui donnent le sperma-
ceti.
Règlements locaux.
Le titre de fondateur de la Floriade suffisait sans doute
pour donner à M. Willimi une grande autorité sur les
colons qu’il y a réunis. Le gouvernement équatorial a
voulu y ajouter une nouvelle sanction en le nommant
gouverneur de toutes les Galapagos. Les lois qu’en cette