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jeter sa batterie à la mer, et ses avaries furent telles qu’il
devint nécessaire de relâcher à Bombay pour la réparer.
M. Kennedy eut à dépenser, en cette occasion, plus de
cinquante mille piastres pour remettre son bâtiment en
état de reprendre la mer. Ce n’était pourtant encore que
le commencement des tribulations qu’il devait éprouver.
Les maladies vinrent se joindre à ses autres sujets d’inquiétudes
: trois épidémies meurtrières éclatèrent successivement
à bord des bâtiments de l’expédition ; bien des
hommes y succombèrent, et parmi les victimes du fléau
destructeur, on compta plusieurs officiers, entre autres
le capitaine de l’Entreprise. C’était surtout ce dernier
malheur qui avait déterminé M. Kennedy à ne pas relâcher
en Cocliincliine après la mort de M. Roberts. Arrivé
aux îles Sandwicb, il voulut au moins essayer de
répondre aux intentions de son gouvernement, relativement
au traité à modifier; mais il échoua auprès de
l’autorité sandwichienne et ne put rien obtenir.
Tous ces détails furent donnés au commandant de la
Bonite par l’officier du Peacock venu pour le complimenter.
M. Vaillant le chargea de ses remercîments
pour le commodore Kennedy et le congédia avec tous
les témoignages de sympathie et de cordialité que motivait
la circonstance.
Impression produite par l ’arrivée de la Bonite.
Au même moment l’officier envoyé pour traiter du
salut entrait à bord, annonçant que le salut de la Bonite
serait rendu coup pour coup. Vingt et un coups de canon
furent aussitôt tirés par les batteries de la corvette,
les forts y répondirent immédiatement.
L’arrivée d’un bâtiment de guerre français sur la rade
d’Honolulu est en tout temps un événement important.
Cette fois l’impression produite par la vue du pavillon
de la France fut d’autant plus vive qu’il s’y mêlait un
vague sentiment de crainte. Voici ce qui le faisait naître.
Missionnaires catholiques expulsés d’H ouolulu.
Cinq ans avant la venue de la Bonite, en 1831, deux
missionnaires catholiques, l’un Français, l’autre Irlandais,
abordèrent à Honolulu pour s’y établir et prêcher
la foi aux insulaires. Us commencèrent, en effet, leurs
prédications et bientôt leur morale douce et persuasive,
aussi bien que l’exemple des vertus qu’ils pratiquaient,
semblait devoir grossir le nombre de leurs adhérents. Ce
n’était pas le compte des missionnaires américains déjà
établis et très-influents dans le pays ; il fallait à tout prix
se débarrasser de la concurrence des nouveaux venus ;
ils ne s’y épargnèrent pas.
La reine Kaahoumanou, veuve de Taméaméa F"',
gouvernait alors, en qualité de régente, pendant la
minorité de Kanikéaouli (ou Taméaméa 111), le roi
actuel.
On sait qu’entièrement dévouée aux missionnaires