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lentement à Honolulu et dans les îles. Le jeune roi Ini-
niéme, qu’ils contrarient journellement dans ses goûts,
ses inclinations et ses plaisirs, supporte impatiemment
leur jong. Ses sentiments sont partagés à cet égard par
tous ceux qui l’entourent.
Quel sei’a, dans l’avenir, l’effet de ces dispositions?
Les prédicateurs des Sandwich ne semblent pas s’en
préoccuper. Leur domination existe incontestablement
aujourd’hui par l’ascendant qu’ils ont su prendre sur les
principaux chefs et par eux sur le peuple. Leurs adversaires
n’ont aucune influence réelle; qu’ont-ils à craindre
d’eux ?
Cependant les vieux chefs disparaîtront un jour et seront
remplacés par les jeunes gens qui forment la suite
du roi. Kanikéaouli lui-même peut vouloir quelque jour
s’affranchir de la tutelle dans laquelle on l’a maintenu
jusqu’ici. S’ils ne changent pas de dispositions à l’égard
des missionnaires, ceux-ci pourraient, dans un avenir
pins ou moins prochain, voir décroître leur influence;
mais ils sont habiles et il n’est pas impossible qu’ils parviennent
à surmonter les difficultés qui semblent les attendre
plus tard.
Chaque année tous les membres de la mission quittent
leurs districts et se réunissent à Honolulu dans le courant
du mois de juillet. C’est, disent-ils, pour s’occuper
des affaires spirituelles de la mission et rendre compte
des progrès de la population qu’ils catéchisent. On suppose
toutefois que la politique n’est point étrangère au
but de cette réunion pendant laquelle ils peuvent faire
connaître au gouvernement central tout ce qui se passe
dans leurs districts et donner des renseignements sur la
conduite des gouverneurs, des blancs résidants et des
Kanakas eux-mémes. De là la crainte qu’ils inspirent.
Des presses, et de ce qu’elles impriment.
Les missionnaires ont deux presses : l’une à Mauï,
l’autre à Honolulu. Toutes deux impriment, en langue
du pays, les ouvrages élémentaires en usage dans les
écoles des districts, et une gazette paraissant toutes les
semaines où il n’est guère question que de commentaires
sur la Bible. La presse d’Honolulu est d’ailleurs à la disposition
du gouvernement pour l’impression des lois et
des actes de l’autorité.
Une troisième presse s’est établie à Honolulu ; elle appartient
à un négociant américain. Lorsque la Bonite
passa aux Sandwich, cette presse fonctionnait déjà depuis
trois mois. Elle imprimait une feuille hebdomadaire
dite Gazette des Sandwich. Ce journal, rédigé en anglais,
était essentiellement commercial; il annonçait
l’arrivée des navires et la composition de leur chargement;
on y lisait aussi quelques extraits des journaux
étrangers et des nouvelles des événements maritimes.