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ment dominé par Ivinau ou plutôt j)ar la faction qui se
servait de cette princesse impérieuse, à tel point que,
noii-seulemeiit il ne pouvait de lui-méme prendre aucune
résolution importante, mais qu’il n’était pas même
libre de ses plaisirs.
11 est de fait que Kanikéaouli, jeune homme de vingt-
deux ans et souverain de nom, se trouvait à cet égard,
grâce à son peu d’énergie, dans une position fort singulière.
Nos voyageurs en eurent la preuve le soir du même
jour.
11 avait promis une représentation des anciennes danses
du pays qu’il n’avait pu leur montrer la veille et dans
lesquelles des femmes devaient figurer. Ces danses n’avaient
assurément rien de plus immoral que la pantomime
fort grossière des acteurs du jour précédent; mais
les missionnaires ont défendu tous les exercices favoris
des femmes sandwichiennes. La faction du fort s’en
émut. Kinau mit son veto et le pauvre roi, sans mot
dire, dut se contenter d’une nouvelle représentation dn
spectacle qu’on avait déjà vu avec intérêt sans doute,
mais qui ne saurait amuser deux fois.
Le roi, fidèle à sa promesse, vint le jeudi dîner avec
M. Vaillant; il était suivi de cinq ou six personnes parmi
lesquelles se trouvait la princesse Kekaliaoulouobi, veuve
des deux rois jirécédents et mariée maintenant à un
simple Kanaka qui n’est rien dans le gouvernement.
C’était apparemment la seule à qui on avait permis d’accepter
l invilation. Par la même raison qui, sans doute,
avait exclu les autres, le commandant aurait désiré que
Kinau surtout fût de la partie. Le dîner se ¡lassa de la
manière la plus convenable, mais il ne présenta aucun
incident digne d’être rapporté. Le déjeuner que les officiers
donnèrent le lendemain à Kanikéaouli ne fut remarquable
non plus que par la franche gaieté et la cordiale
bonhomie qui y présida. M. Vaillant n’y assistait pas.
Derniers jours de lu relâche.
Les derniers jours de la relâche furent remplis par ces
raille soins qui ne laissent point à un capitaine le temps
de respirer.
Le commandant, toujours en course d’une maison à
l’autre, n’en était pas moins occupé de recueillir et de
noter une foule de renseignements précieux qu’il aurait
vainement cherchés ailleurs, sur les îles Sandwicb, sur
le commerce qui s’y fait, le nombre des navires qui les
fréquentent, les influences qui y dominent, les ressources
qu elles offrent aux navigateurs étrangers et généralement
sur tous les points qui doivent fixer l’attention d’un
olficier de marine pénétré des devoirs de sa position.
11 avait trouvé auprès des négociants résidents l’empressement
le plus obligeant à l’éclairer sur ce qu’il désirait
connaître. Je devrais les citer tous, si je ne voulais
omettre aucun de ceux dont il eut à se louer ; mais ce
fui principalement à M. Charton, consul d’.Angleterre à
Honolulu, ((lie M. Vaillanl fut surtout redevable d’une