Promenade dans la ville.
Pendant la matinée M. Vaillant avait parcouru la ville
pour voir ce qu’elle pouvait offrir de curieux au voyageur.
J’ai dit incidemment qu’elle ne renferme aucun
édifice véritablement digne d’attention ; M. Vaillant remarqua
toutefois quelques belles maisons qui bordent les
quais, le marché qui lui parut bien ; et, dans l’intérieur de
la ville, quelques habitations rappelant, à travers les dégradations
qui les déparent, le souvenir d’une opulence
passée. Tout le reste a un aspect fort médiocre, la plupart
des maisons étant basses et construites en bois.
Guayaquil possède deux couvents et plusieurs églises,
mais qui n’offrent rien de remarquable; la cathédrale
elle-même ne fait pas exception, elle est basse et son
aspect n’a rien de monumental*.
Bal chez madame Rocafuerté,
La dernière soirée du séjour à Guayaquil ne fut pas la
moins agréable. M. Vaillant la passa avec ses hôtes chez
M*“' Rocafuerté où un bal charmant réunissait l’élite de
la société de Guayaquil. Là, mieux encore qu’au spectacle,
il put admirer la beauté vraiment remarquable des
dames du pays. Ce qui le frappa surtout ce fut la grâce
avec laquelle elles exécutent diverses danses nationales,
^ Voy. VAlhuui historique, planche n” 10.
dont nos bals ne sauraient nous donner une idée et dont
il faudrait chercher l’exemple dans nos plus jobs ballets
si, sur la scène de l’Opéra, pouvait se trouver cet air de
décence et ce parfum de bonne compagnie, qui, chez les
jeunes et jolies femmes de la haute société de Guayaquil,
relèvent si bien la perfection chorégraphique. Les voyageurs
de la Bonite furent là comme ailleurs l’objet des
attentions les plus prévenantes, et ce ne fut pas sans
quelque peine que M. Vaillant s’arracha au charme de
cette brillante réunion pour aller attendre a bord du
Basilisk le moment de repartir pour Puna.
Le docteur et le commissaire.
Qu’avaient fait pendant ces deux jours de fête le docteur
et le commissaire pour qui Guayaquil n avait d autre
gîte qu’un mauvais cabaret ? Ou ne les avait vus ni
aux dîners ni aux soirées offertes à leur commandant.
Ils n’eurent en arrivant à Puna rien de merveilleux à raconter
à leurs camarades; mais quand M. Lauvergne
montra les charmants dessins dont s ’était enrichi sou
album, M. Fisquet, son émule, ne put se défendre d’un
regret. La moisson eût été assez riche pour deux.
Retour à Puua.
Le 10 août, à c in q heures du matin, la chaloupe et le
' Viiy. VAlbum historique, planches n” 38, 39, 40, 4'î.
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