En tloiiljlant la pointe de Âguya, M. Vaillant fut, dit-
il , à même de reconnaître que le gisement de la côte,
entre cette jioiute jusqu à celle de Pisura, est mal déterminé
sur la ciirle jaibliéepur le dépôt, d’après les observations
des officiers de la marine d’Espagne. Malbeu-
reusemeut l’état du ciel ne permit pas de déterminer la
véritable longiuide de l’extrémité de Aguya, et de corriger
ainsi ce qu’il peut en effet y avoir d inexact dans le
tracé de la côte.
Les îles Lobos et surtout la Sylla de Payta, morue élevé
sur le continent, indiquent l’approcbe de Payta. Les îles
sont assez basses; leur terrain, de couleur grisâtre,
tranche peu sur les teintes de l’atmosphère, et pendant
une nuit brumeuse on pourrait ne les apercevoir que
lorsqu’il ne serait plus possible de les éviter ; M. Vaillant
conseille en conséquence aux navigateurs, qui d’après
leur position devraient les doubler pendant la nuit, de
naviguer de manière à passer a certaine distance de ces
des.
Arrivée à Payta.
Le 25 juillet, dans l’après-midi, la Bonite l’ancre
sur la rade de Pavta. Plusieurs navires paraissaient au
mouillage ; deux d’entre eux portaient le pavillon français
: c’étaient le trois-mâts [Aigrette et le brick de
commerce ie Sjiphe. Les capitaines de ces deux navires
se rendirent immédiatement à bord de la corvette, tandis
que M. Vaillant recevait aussi la visite du capitaine
de port et de deux négociants français de Payta qui venaient
lui présenter leurs offres de services.
Ce qu’on devait faire a l'a y ta .
La Bonite ne pouvait faire un long séjour sur ce point;
une halte de quelques jours était tout ce que les instructions
du ministre permettaient d’accorder aux intérêts
de la science et au zèle des officiers plus spécialement
chargés de recherches et d’observations.
M. Duperrey, accomplissant quelques années plus tôt
son voyage de circumnavigation sur la corvette ia Co-
quiiie, s’était aussi arrêté à Payta et il y avait fait sur les
mouvements de l’aiguille aimantée des observations fort
intéressantes pour la science. L Academic desirait que
des observations du même genre pussent y être suivies
de nouveau avec soin, à l’aide du bel instrument de
Gambey. C’en fut assez pour donner du prix à cette station,
qui devait d’ailleurs tourner au profit des collections
des naturalistes. M. Vaillant trouva moyen de l’utiliser
encore sous un autre point de vue.
L’expédition avait besoin de certaines ressources en
numéraire pour satisfaire à ses dépenses dans les lieux
où il ne serait pas possible de tirer des traites sur France.
Les instructions du ministre, prévoyant cette nécessite,
autorisaient le commandant à se munir de mille quatre
cents piastres d’Espagne avant de dire adieu aux côtes
occidentales d’Amérique. Déjà on avait pu s’en procurer
Bonite, — Relation, du voyage. Tome 1! . 5