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renvoyés d’une lerre qu’ils anronl fécondée et améliorée
par leur travail et où ils auront construit leur habitation.
Ces malheureux ne sauraient donc jamais se promettre
avec assurance de les laisser à leurs femmes ou à
leurs enfants.
C’est à ce système oppressif et vicieux, qui s’oppose à
ce qne le peuple possède, qu’on peut attribuer l’état
d’abandon où se trouve l’agriculture dans bien des quartiers
et par suite la misère de la population. Qu’on y
ajoute encore l’obligation imposée aux Kanakas de consacrer,
sans aucune rétribution, un jour ou deux de
chaque semaine à la culture des terres du roi, on comprendra
combien ils doivent être misérables. C’est une
des causes auxquelles on attribue le rapide décroissement
de la population des îles Sandwich. Toutefois ce ne peut
être la seule, car déjà du temps de Cook, et sans doute
bien avant lui, la condition du peuple n’était pas meilleure.
11 y aurait cependant dans ces îles privilégiées toutes
les ressources nécessaires pour nourrir de nombreux habitants.
La terre est d’une grande fertilité ; les diverses
zones, depuis la mer jusqu’au sommet des montagnes,
offrent une variété de climats qui permet de varier les
cultures et d’ajouter aux productions des contrées tropicales
les richesses végétales des pays tempérés. Il ne
faudrait, pour tirer parti de ces conditions si favorables,
qu une meilleure organisation du travail et une plus juste
réparùlion de ses fruits.
Le.s blancs ne peuvent être propriétaires.
Le roi, en vertu dé la loi foiidamenlale du pays, s’esl
toujours refusé à assurer aux blancs établis aux Sandwicb
la propriété des terres dont la jouissance leur a été
concédée. Ces étrangers n’ont cessé de réclamer contre
l’instabilité qui menace leurs établissements. Ils auraient
voulu que les terrains sur lesquels ils ont élevé
des constructions fussent reconnus, par un titre formel,
leur propriété inviolable, et qu’il ne dépendît plus
du caprice d’un chef de les en dépouiller. Tel était l’objet
des quatre articles ‘ que le commodore Kennedy avait
mission de faire accepter par le gouvernement d’Honolulu,
par addition au traité que les Etats-Unis ont contracté
en 1826 avec ce gouvernement. Mais, comme on
l’a vu plus haut, le commodore échoua dans sa mission
et ne put rien obtenir contre une loi si préjudiciable aux
intérêts de ceux qui voudraient fonder dans le pays un
établissement durable.
11 ne faut pas s’étonner d’ailleurs de l’obstination du
gouvernement sandwicbien à maintenir, dans toute sa
rigueur, un usage si jirofitable aux principaux chefs. Le
roi, s’il était seul à consulter, céderait sans doute. Nous
avons vu qu’il y était tout disposé eu faveur des deux
lù’ancais restés à Honolulu. Mais sou conseil est dans de
‘ V o y . , à l a fin d u v o l i n u e , la [ l iè c c n" i .