38-i PIECES JUSTIFICATIVES.
en résidence dans l’État équatorial, devait nécessairement
désirer qu’il s’y présentât entouré de ce prestige si nécessaire
dans les nouvelles républiques, pour leur assurer la
considération morale indispensable à la protection de nos
intérêts commerciaux. M. Vaillant a rempli ce double but,
de manière à mériter une haute approbation, tant de ses
propres chefs que du ministre des affaires étrangères.
Je dois, pour mon compte, témoigner à Votre Excellence
toute ma reconnaissance des soins empressés dont
j’ai été l’objet, depuis mon embarquement à Toulon, de la
part de M. le commandant de la Bonite ; car, bien que cet
officier réunisse toutes les qualités propres à faire oublier
à ses passagers les souffrances d’une longue navigation, je
ne puis croire que, dans cette circonstance, le ministre de
la marine n’y ait contribué par des recommandations spéciales.
Je prie Votre Excellence de me permettre d’ajouter ici,
que M. le capitaine Vaillant a acquis plus d’un titre à la
reconnaissance de ses passagers ; car, si la Bonite a heureusement
traversé les périls où l’ont placée, au cap Horn,
les montagnes de glace dont elle a été entourée pendant six
jours, c’est rendre hommage à la vérité que d’attribuer en
grande partie ce bon résultat à la surveillance active non
moins qu’aux connaissances nautiques de ce digne officier.
J’ai l’honneur d’être avec respect, amiral, de Votre Excellence
le très-humble et très-obéissant serviteur.
W. DE M e n d e v i l l e .
PIÈCES JUSTIFICATIVES. 385
N” 2.
NOTE S(]R LE B A S I L I S K .
Ce bâtiment, qui cale treize pieds neuf pouces anglais, a
été envoyé par l’amirauté dans la mer du Sud , afin qu’é-
tant de petites dimensions et d’un faible tirant d’eau, il
puisse aller dans tous les petits ports du Mexique où ne
peuvent aller les corvettes et les frégates pour y prendre du
numéraire et des métaux précieux à faire passer en Europe.
Après avoir fait sa tournée il se rend à Lima pour remettre
son chargement d’argent au grand bâtiment qui l’y attend.
Voilà comment les Anglais entendent les intérêts de leur
commerce, de leur pays et de leur marine militaire. Le Basilisk,
pour avoir un gréement plus maniable, a été gréé
en dogre. Ce côtre, en temps de guerre, aurait douze canons
et soixante hommes d’équipage ; actuellement il n’en a que
six et trente hommes d’équipage. Ce bâtiment a passé par
le détroit de Magellan en venant d’Europe. Il a mis dix
jours pour le franchir, en août 1 835. Dans ces dix jours il
a eu huit jours de vent d’O. et le neuvième de vent d’E. Il
a trouvé des courants depuis trois jusqu’à cinq noeuds de
vitesse. Il a mouillé à différentes reprises par quatre et dix-
sept brasses d’eau, fond de sable et vase. Partout il y avait
de l’eau et du bois à faire.
[E xtrait du journal particulier de M. Vaillant).
Bonite. — Relation du voyage. Tome II. 25
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