I:
Í14
|1!.|31
tière. Il est pourtant (jiielqiies données accueillies par
xM. Vaillant qui doivent ici trouver leur place, tout incomplètes
qu’elles soient, parce que c’est un fruit de la
campagne dont j’écris l’histoire et que d’ailleurs des vérités
utiles ne sauraient être trop répétées.
Causes de l ’infériorité de notre eoinmeree à l’éU'anger.
On a souvent reproché au commerce français d’être
lui-même l’artisan de sa ruine, par le peu de soin qu’il a
mis dès l’origine à préparer convenablement ses expéditions,
à se concilier la confiance et les sympathies des
étrangers avec lesquels il avait à traiter. Je n’oserais dire
f|ue ces reproches soient complètement immérités. On a
vu trop souvent les chargements de nos navires à l’exportation
se composer presque exclusivement du rebut des
magasins ; comme si le commerce extérieur ne devait
être qu’un moyeu de se débarrasser des produits trop
mauvais pour être écoulés dans la consommation locale.
S’il peut y avoir dans des opérations de ce genre un
avantage actuel pour le fabricant ou l’entrepositaire encombrés
d’une masse de non-valeurs, si même quelques
expéditions faites sur ces bases ont pu procurer une première
fois de grands bénéfices à ceux qui les ont entreprises
, il est certain qu’elles n’ont pas dû contribuer à
donner à l’étranger une idée favorable de nos produits.
C’est une mauvaise spéculation que celle qui se fonde
sur l’ignorance réelle ou présumée de ceux à qui l’on a
affaire. L ignorance se dissipe en effet par la comparaison
avec les produits plus avantageux que la concurrence
étrangère vient bientôt opposer aux nôtres ; la méfiance
s’ensuit et, facilement exploitée par des rivaux intéressés,
elle devient une barrière presque infraucbissable.
J’ai eu par moi-méme Toccasioii d’étudier, dans un
pays voisin essentiellement commerçai!!, l’opinion qu’à
tort ou à raison on s’est faite de notre probité commerciale,
et je dois dire que cette opinion est loin de nous
être favorable. Beaucoup de préventions existent ; quelques
faits les ont autorisées. 11 faudra du temps, des
soins scrupuleux, des sacrifices peut-être considérables
pour les dissiper entièrement; mais ce ne sera pas impossible
quand on le voudra sérieusement.
Il est certaines branches de l’industrie nationale dont
les produits seront toujours préférés à l’étranger, particulièrement
eu Amérique, lorsqu’au bon goût qui les
distingue ils réuniront la qualité et la modération dans
le prix. Je ne crois pas devoir m’étendre sur ce sujet. Le
commerce français est depuis longtemps averti et les documents
propres à le guider dans ses expéditions futures
ne Ini manquent plus aujourd’hui.
D’ailleurs, s’il a des devoirs imposés à la fois par la
morale et par son intérêt bien entendu, il a aussi des
besoins, et c’étaient principalement ces besoins que
M. Vaillant avait mission d’étiidier. Il puisa naturellement
les éléments de son instruction, d’une part dans
les voeux des négociants français établis dans les ports
Bonite. — Relation du voyage. Tome IT. 8