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ment, mais il semble naturellement éloigné de toute oe-
cupatloii soutenue et peu susceptible d’une grande énergie
morale. Sans volonté par lui-même, il est condamné
à ne se diriger que d’après l’influence d’autrui. Heureux
son peuple, si ce jeune roi est entouré de bons conseils!
car il désire le bien, et lorsqu’on le lui fait connaître, il
s’y porte avec toute l’ardeur dont il est capable.
Taméaméa III aime les Européens ; il s’étudie à imiter
leurs usages et leurs manières. Pendant le séjour que la
Bonite fit à Honolulu, il montra beaucoup de sympathie
pour les Français, dont le caractère se rapproche beaii-
conp du sien. M. Vaillant, dans ses entretiens avec lui,
s’attachait à lui donner une haute opinion de la France,
de ses productions si riches et si variées, de ses immenses
ressources, de sa puissance militaire et maritime, toutes
choses qu’il avait jusque-là comjilétement ignorées. La
réception qui lui fut faite à bord de la corvette l’avait
beaucoup frappé. Il conqiarait l’empressement de nos officiers
et leurs laçons pleines d’égards et de politesse, aux
manières beaucoup plus froides des Anglais et des Américains,
et l’effet de cette comparaison était tout en notre
faveur. De là les cordiales relations qui s’établirent aussitôt
après et l’affection qu’il conçut pour ses nouveaux
hôtes. Combien de temps ces impressions auront-elles
duré ? — Après le départ de la Bonite personne ne restait
pour cultiver les bons sentiments du roi à l’égard des
Français. Beaucoup de gens, au contraire, parmi ceux
fpii renloiireiil, avaienl intérêt à en effacer jusqu’au
DE LA BONITE. 331
souvenir, pour ne lui parler que de l’Angleterre el des
États-Unis. Il est difficile de croire toutefois qu’ils y
aient complètement réussi et l’on peut raisonnablement
espérer qu’un bâtiment de commerce français se présentant
dans le port d’Honolulu, y sera encore vu avec
plaisir par le roi et ne manquera ni d’assistance ni de
protection de la part des autorités locales.
Forme du gouvernement; loi.s foiidurnentiile.s.
La royauté aux îles Sandwich, telle que l’a fondée
Taméaméa I"-, est desjiotique. Au roi seul appartient le
so l, de sorte qn’il hérite de tout. Cependant les grands
chefs jouissent de la majeure partie du territoire. A
leur mort ces espèces de fiefs font retour à la couronne
; car d’ajirès l’usage, qui dans ces îles a force de
loi, personne ne peut acquérir à litre successif. Mais le
roi est censé en continuer l’investiture aux enfants des
chefs décédés, et la crainte de mécontenter la puissante
classe des chefs ne permettrait guère d’en agir autrement,
sans de graves motifs.
Quant aux Kanakas’, auxquels les chefs donnent leurs
terres à cultiver moyennant certaines redevances, cette
loi du retour leur est applicable dans toute sa rigueur ;
de sorte que, d’un moment à l’autre, ils peuvent être
' C ’ e.st a in s i q u e les K u i'op cen s d é s ig n en t le s in d iv id u s d e la c la s s e
d u p e u p le . Dans la la tig u e du p a y s , hniinkii v e u t d ir e hnitiuir.
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