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M. Vaillant ayant appris qu’un Français était aussi dans
ce village profila de l’occasion pour lui faire dire qu’il
désirait le voir.
Mais dans la baie même de Kearakekoua, au village
de Kaavaroa, près duquel s’était arrêtée la Bonite, était
déjà venu le chef du district, personnage secondaire,
qui ne voulait point perdre l’occasion de faire avec les
nouveaux arrivants quelques bonnes affaires.
Kapio-L:mi.
Ce chef était une femme nommée Kapio-Lani, qui
dans des précédentes relations avec les visiteurs étrangers,
avait appris sans doute ce qu’on peut gagner à les
bien recevoir. Elle n’attendit pas qu’on s’adressât à elle.
Ce fut elle qui se chargea des premières avances. L’ancre
â peine avait touché le fond, qu’un envoyé de la
gracieuse dame montait à bord, pour offrir au commandant
les vivres et les rafraîchissements dont il avait besoin
sans doute. M. Vaillant accepta ses offres et peu
après le même messager reparut ajiportant un cochon,
des choux et des patates douces.
Ces attentions valaient bien une visite, et M. Vaillant
était trop poli pour différer jusqu’au lendemain de s’acquitter
de ce devoir. 11 ne prit que le temps de dîner et
il s’embarqua, immédiatement après, dans son canot
pour se rendre à terre en compagnie de MM. Barrot et
Gaudichaud. Il était attendu et ce fut fort heureux, car
les marins de ia Bonite, ne connaissant point l’endroit
du rivage où le canot pouvait accoster sans péril, le conduisirent
précisément au milieu des brisants où il s’échoua.
11 y serait peut-être resté, siles gens de Kapio-Lani,
se jetant à l’eau, n’étaient venus le remettre à flot et le
conduire en lieu plus convenable pour prendre terre.
Le bain involontaire.
Quelques officiers de l’expédition ne s’en tirèrent pas
à si bon marché. Eux aussi, pressés de fouler le sol des
Sandwich, s’étaient jetés dans une embarcation en même
temps que leur commandant; mais ils n’étaient point
partis les mains vides. Les petits {présents entretiennent
l’amitié, dit-on ; ces messieurs jiensaient qu’ils doivent
aussi la faire naître. Or, comme iis tenaient beaucoup à
se concilier, dès le premier moment, les sympathies de
ceux qu’ils allaient visiter, chacun s’était muni d’une
petite provision de brillants joyaux et d’objets de quincaillerie
propres à séduire les yeux des natui'els.
On pousse gaiement à la côte dans la direction du
village de Kearakekoua. La mer brise avec force au rivage,
mais qu’importe ; n’est-ce pas là que lout à l’heure
sont venues aborder de nombreuses pirogues? Les voilà
à terre et voici une coupée entre les roches, par laquelle
elles ont passé. En avant donc et pesez sur les rames!
mais, plus rapide que le lourd canot, une lame énorme
le suit à la course, elle s’enfle, elle s’élève, elle l’atteint