'
i l
i t
proposition et désigna lui-mênie la journée du surlendemain.
Ainsi se termina cette visite pendant laquelle le roi,
quoique un peu embarrassé parfois, avait constamment
laissé percer une véritable satisfaction.
M. Vaillant était prié le même jour à un dîner de famille
chez M. Cbarton ; il saisit celte occasion pour inviter
à son tour M. Charton ainsi que MM. Mackintosch,
(Îreenway et Reynolds qui remplissaient les fonctions de
consuls des Etats-Unis. Il reçut ces messieurs le lendemain
.
Ce que les jeunes officiers de la Bonite avaient remarqué pendant leur rét;eption à
la cour de Kanikéaouli.
n
Pendant ce temps, les officiers de l’expédition se livraient
à l’étude du pays tout nouveau pour eux dont
ils s’étaient fait d’avance une si séduisante peinture.
Déjà quelques-uns avaient remarqué, pendant leur
visjte chez le roi, le caractère particulier que les nouveaux
usages entés sur les anciennes moeurs des chefs
sandwichiens donnent à la physionomie du personnel de
la cour.
Ils avaient suivi avec un sourire imperceptible les regards
du roi tout ébahi à la vue des uniformes français
et portait incessamment les yeux , de son habit galonné,
aux broderies de nos officiers de marine.
Le maintien un peu gêné de ses grands dignitaires
emprisonnés dans des vêtements européens ; la toilette
des princesses uniformément parées de robes noires et
coiffées en cheveux; la décoration de la modeste case
en paille servant de salle de réception et autour de laquelle
on remarquait pour tout ornement, quelques
chasse-mouches en plumes de couleur appendus sur le
fond vert des branches d’arbres dont la pièce était tapissée
; mille autres détails qui offriraient sans doute peu
d intérêt au lecteur, étaient notés par nos jeunes observateurs
à qui rien n’échappait.
Il y avait là surtout, blotti dans une embrasure de fenêtre,
un groupe qui devait particidièrement attirer leur
attention.
Tout était grave et imposant dans le reste de l’assistance;
ici au contraire brillait sur les figures un sentiment
de curiosité rieuse, qui contrastait avec le maintien
composé des chefs.
C’était l’élite des jeunes femmes d’Honolulu ; les suivantes
d’honneur de la princesse Kinau.
A quelle race appartenaient-elles ? Elles ne paraissaient
point descendre de la famille des chefs; car leurs formes
mignonnes et leur taille svelte s’éloignaient visiblement
du type de cette famille de géants. Elles n’avaient pas le
teint cuivré des Kanakas, ni la blancheur des races européennes;
c’était un mélange de l’un et de l’autre, qui
donnait à leur physionomie quelque chose de piquant.
Il était évident que Kinau avait composé sa petite cour
avec un soin particulier. La bonne dame , quoique fort
Bonite. — Relation du voyage. Tome IT. 16