Débarquement de M. <lc Mendeville.
M. (le Mendeville, cliargé' de représenter les intérêts
de la France dans l’État de l’Éqnateiir, avec le titre de
consul à Quito, devait quitter la Bonite à Puua. Avec lui
débarquèrent M. Lavezzari sou chancelier et son secrétaire
M. Levraud. M. Vaillant voulut les accompagner
lui-méme à Guayaquil.
Il se procura un pilote pour remonter la rivière, lit
c harger sur la chaloupe les effets des passagers qui allaient
le quitter, et après avoir réglé tous les détails du
service et distribué les travaux à faire à Puua pendant
son absence, il se mit eu route dès que le flot commença
à monter.
Les canons de la corvette saluèrent M. de Mendeville,
lorsqu il abandonna ce bâtiment, au grand regret de tous
ceux qui dans le cours du voyage avaient eu joiirnelle-
meiit 1 occasion d’ajiprécier la bienveillance de sou caractère
et 1 urbanité de ses manières.
De Puna a Guayaquil.
MM. Barrot, Chaigneau et Gaudichaud, avaient pris
place avec M. de Mendeville dans le canot du commandant;
dans la chaloupe, armée d’un équipage de quinze
hommes et pourvue de quatre jours de vivres, se trouvaient
MM. Eydoux, 1.au vergue, Hébert, et M. Potbuau
(|iii commandait cette embarcation; il n'était point réservé
à d’autres de voir la ville de Guayaquil.
Le voyage fut long et pénible; la chaloupe remorquait
le canot sur lequel M. Vaillant n’avait gardé que trois
hommes; mais la brise était faible et parfois nulle, en
sorte qu’il fallait [ires(|ue constamment marcher à l’aviron.
Tout alla bien tant que la petite caravane fut poussée
par le courant de flot, mais la marche se ralentit
bientôt dès que ie courant devint contraire. Partis de
Puna à sept bern es du matin, nos voyageurs avaient encore
une assez grande distance à parcourir lorsque la
nuit vint les surprendre. Lé commandant se décida alors
à compléter l’équipage de son canot et à poursuivre la
route avec cette embarcation pins facile à mouvoir, laissant
la chaloupe à l’aiicre jusqu’au moment oii elle pourrait
profiter du retour de la marée. Grâce à cette disposition,
il put aborder à huit heures un quart le quai de
Guayaquil, non sans avoir failli s’échouer en chemin sur
le dernier banc de sable de la rivière qui gît en face de la
ville. Il avait fallu treize heures jiour venir de Puoa.
Avec le canot seul on en eût mis huit ou neuf au plus.
Aspect de Guayaquil.
Guayaquil gagne peut-être a être vu de nuit; la longue
file de réverbères qui de loin servent de guide au voyageur
et lui font embrasser d’un coup d’oeil le développe-
iiienl des cpiais, rappelle à sou esprit l’image d’une im