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leur répondait invariablement : « C’est le nom qu’on
donne à un mets fort prisé dans le pays et qui se
compose de jeunes pousses de taro cuites daus du jus
de viande, ou, plus simplement, préparées avec de la
graisse de porc. « Évidemment ce n’était pas là tout
ce que le roi avait entendu leur promettre. Qu’était-ce
donc qu’un louaou ?
Écoutons le récit des plaisirs de la journée, tel que le
racontent deux acteurs de la fête ; nous pourrons peut-
être ensuite répondre à cette question.
Apprêts du départ.
« Sans nous rendre parfaitement compte du genre de
divertissement auquel nous étions conviés, nous savions
du moins qu’il s’agissait d’une partie d’équitation, car
on avait eu soin de nous prévenir que chacun de nous
devait se pourvoir d’un cheval. Nous n’attendîmes pas
le dernier moment pour remplir cette condition du programme
; nous eûmes recours à cet effet à l’obligeance
des négociants européens et surtout du consul anglais.
Précaution inutile, du reste, je le dis pour l’instruction
de ceux qui viendront après nous ; car, en mettant le
pied sur la plage, nous trouvâmes, conduits par des
Kanakas fort empressés, plus de chevaux à louer qu’il
n en faudrait pour monter une compagnie de cavalerie.
« A huit heures et demie nous étions tous réunis chez
le consul des États-Unis, invité comme nous. Le temps
était magnifique, ce qui d’ailleurs n’est pas rare dans ce
climat ; notre tenue, combinée en raison de la circonstance,
n’avait rien de prétentieux : le pantalon blanc,
la veste bleue avec épaulettes ou aiguillettes, selon le
grade, et la casquette généralement remplacée par un
large chapeau de paille, tel était l’uniforme.
« Le roi avait promis d’envoyer un de ses propres
chevaux pour M. Vaillant; nous l’attendions avec impatience.
Il paraît enfin! Aussitôt tout le monde est en
selle et nous partons pour aller prendre Kanikéaouli à
sa royale demeure.
t( Le roi était prêt, mais son cheval ne l’était pas; le
service des écuries de Sa Majesté nous sembla décidément
fort mal fait. Le gracieux monarque, tout aussi impatient
que nous, jurait contre ses écuyers et paraissait de très-
mauvaise humeur ; ce qui, du reste, ne l’empêcha pas de
venir avec beaucoup d’empressement au-devant de nous
et de distribuer à la ronde force poignées de main amicales.
11 se tenait, quand nous arrivâmes, dans une cour
qu’entoure une palissade en bois peint ; costumé à peu
près comme nous-mêmes, sauf les épaulettes qu’il avait
mises de côté.
La maison du roi.
« 11 nous fit entrer daus sa maison, vaste case en
paille comme celle du plus mince Kanaka dont elle ne
diffère que par ses dimensions et par sa position isolée.
« Je suppose que cette maison est celle dont j’ai lu la