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M. Charton, que le commandant voulut quitter le
dernier, se montra, jusqu’à la lin, ce qu’il avait été pendant
toute la relâclie ; plein d’obligeance et de cordialité.
11 demanda à M. Vaillant si son intention était bien réellement
de partir le lendemain de bonne heure, afin de
le faire savoir par un exprès au capitaine Russel, qui
aurait désiré ne jias le laisser s’éloigner sans lui faire sa
visite.
M. Vaillant lui répondit affirmativement, et comme
M. Rarrot se trouvait là, il lui recommanda de se tenir
prêt à s’eniljarquei- au point du jour, lui promettant de
lui envoyer un canot pour le conduire à bord.
M. Rarrot s’était installé à terre dès le surlendemain de
l’arrivée de la Bonite.
Il était déjà tard quand on se sépara ; en prenant
congé de M. Cbarton et en le remerciant de toutes ses
prévenances pour lui et pour ses officiers, le commandant
était vivement ému. Ses hôtes ne l’étaient pas
moins. A cette distance d’Europe il n’y avait plus de
distinction de patrie. Tous les Européens sont frères à
l’antre bout du monde; ils se retrouvent avec bonheur
et ne se (¡uittent jamais sans regret.
La dernière nuit que la corvette devait passer à l’ancre
s’était à moitié écoulée, quand tout le monde rentra à
bord. Les officiers avaient aussi été faire leurs visites
d’adieu et ils remportaient, comme leur commandant,
des regrets partagés par tous ceux qui les avaient si bien
reçus. 11 ne restait plus à lerre que M. Rarrot et un matelol
nommé Dubry ipii, sans doute entraîné par (juel-
ques baleiniers, s’était attardé dans nn cabaret.
Dès qu’il fit jour, le canot major fut expédié pour
aller prendre M. Rarrot. M. Vaillant ne voyant pas arriver
Dnbry, envoya, bientôt après, une seconde embarcation
à terre, avec trois quartiers-maîtres, qui devaient
aller à sa recherche, de cabaret en cabaret. 11 dépêcha
en même temps un officier à Kinau, pour l’informer
qu’un de ses hommes était resté à terre et la prier de le
lui renvoyer si on parvenait à le trouver. Enfin il chargea
un élève de porter à M. Cbarton les rapports qu’il
adressait au ministre de la marine et que ce consul voulait
bien se charger d’expédier par le baleinier le Péruvien,
prêt à partir pour Londres.
Mais, avant que le canot eût atteint le rivage, Dubry
était rentré à bord. Honteux de sa faute, il s’était empressé
de la réparer en louant à ses frais une baleinière
qui le ramena.
Appamlliige.
En même temps, M. Cbarton et le secrétaire du roi se
présentèrent. Ils venaient faire leurs adieux au commandant.
M. Rarrot ne tarda pas non plus à arriver, et, après
avoir congédié ses visiteurs, M. Vaillant appareilla, tandis
que le canot major retournait à terre pour annoncer
le retour de Dubry et rappeler l’olïïcier envoyé à Kinau,
ainsi que ceux qui l’avaient accompagné.
Bonite. — Relation du voyage. Tonte II. 2 l