nade dans riinniense nie du Callao, pavée de cailloux
pointus. Deux forts dominent la ville, qui contient environ
quatre mille habitants. Le jilus remarquable, est celui
qu’on nomme le fort de riiidépeiidaiice et qui est situé
du côté de l’L. 11 attire l’attention non moins par sa
construction que par sou étendue; ce fort peut contenir
dix-huit mois de vivres pour deux mille hommes et
mettre eu batterie quatre ou cinq cents pièces de canon.
Dans l’intérieur, sont deux tours fortifiées contre le fort
lui-même; nue poignée d’hommes, retranchés dans ces
tours, sont maîtres du fort, qui lui-même avec deux
mille hommes pourrait se défendre contre trente mille
assaillants.
« Dans l’état actuel du Pérou, l’iuqKtrtauce de cette
citadelle est considérée comme uo malheur ; car il suffit
d’une surprise, pour donner à quelques factieux le moyen
de s’y établir et de révolutionner le pays. Santa Cruz en
a jugé ainsi; c’est pour cela qu’il a fait vendre tous les
canons du fort, et que par ses ordres on travaille activement
à combler les fossés, w
Dès le premier moment de la relâche, M. Vaillant avait
laissé à ses passagers toute liberté d’aller se reposer à
Lima, et donné aux officiers plus spécialement chargés
d’observations et de recherches scientifiques la latitude
dont ils avaient besoin pour se livrer à leurs intéressants
travaux. Les uns et les autres surent mettre le temps â
profit.
L’Académie des sciences avait attaclié un grand prix
aux collections zoologiques qu’on j>ouvait faire en ce
lieu. Elle signalait, dans ses instructions, divers animaux
du Pérou manquant aux collections du Jardin des plantes.
De ce nombre était une espèce de phoque trouvé par
M. Humbold à l’île San Lorenzo. Les naturalistes de
l’expédition firent plusieurs excursions sur cette île dans
l’espoir de l’y découvrir à leur tour, mais ce fut sans
succès. Ils n’eurent pas plus de bonheur à l’égard des
autres espèces indiquées parmi les desiderata de l’Académie
des sciences ; mais leur zele trouva sa recompense
dans la découverte d’une espèce nouvelle de loutre, de
plusieurs oiseaux nouveaux pour la science ou peu connus,
et enfin d’un grand nombre d’espèces intéressantes
dans les types des articulés et des mollusques.
D’importantes séries d’observations magnétiques faites
jour et nuit, du 12 au 21 juillet, furent le fruit des tiavaux
des officiers réunis à l’observatoire de Bella Vista,
el M. Vaillant eut tout lieu de s’applaudir, sous ce rapport,
de sa relâche au Callao. Elle servit d ailleurs a procurer
à l’expédition les ressources dont il était sage de
se prémunir pour la suite du voyage. Les vivres de la
corvette furent complétés, on prit à Lima neuf cent
cinquante piastres fortes pour les dépenses a faire dans
le pays où on ne devait pas trouver d’argent français; on
répara le gréement du bâtiment; la peinture des embarcations
fut renouvelée, tout enfin à bord fut disposé pour
reprendre la mer dans les meilleures conditions.
Ces opérations importantes étaient favorisées par un