11
' a l I
l’ile. M. Darondeau, secondé par quelques officiers, vérifiait
le plan de la baie, relevait le mouillage et la passe,
et déterminait par de nouvelles séries d’observations la
véritable position d’Honolulu en longitude et latitude.
M. Vaillaut se di.sjiose it pa rtir; regrets du roi à cette nouvelle.
Tous ces travaux étant terminés le 22 octobre, M. Vaillant
songea sérieusement au départ ; il avait besoin de
la journée du lendemain pour terminer sa correspondance,
faire ses visites d’adieu et tout disposer pour l’ap-
pai’eillage. Il donna des ordres pour que tout le monde
se mit aussi en mesure pendant ce dernier jour, et il fit
prévenir ceux de ses jiassagers restés à terre qu’il mettrait
à la voile irrévocablement le 24 au point du jour.
Le moment était venu de recueillir le fruit de tout ce
qu’il avait fait, pendant son séjour à Oabu, pour inspirer
au roi et à ses conseillers les plus influents des sentiments
favorables à notre nation. Tous ses actes, comme
ses paroles, avaient tendu constamment vers ce but. Ses
fré([uents entretiens avec Kanikéaouli et Kinau, la confiance
qu’il avait su inspirer à ces deux importants personnages,
en se montrant sincèrement ami de leur j)ays,
les bonnes dispositions qu’ils avaient manifestées eux-
mêmes lui donnaient le droit de compter sur leur bienveillance
à l’égard des Français. Mais il ne leur avait demandé
encore aucun engagement positif. Ce n’était
(ju’incidernmenl. à la suite d’une scène de reproches,
qu’il leur avait recommandé les deux ouvriers restés à
Honolulu après l’exjiulsion des missionnaires. H ne
pouvait partir sans obtenir quelque chose de plus formel,
non-seulement en leur faveur, mais aussi en faveur
de tous les Français qui pourraient venir, par la suite,
s’établir dans le pays.
D’un autre côté, M. Walsb, le missionnaire irlandais
dont il avait déjà reçu la visite à son arrivée, était de
nouveau venu réclamer sa protection auprès du roi, et
M. Vaillant désirait vivement pouvoir faire aussi quelque
chose pour lui.
Telles étaient les pensées qui le préoccupaient, quand
il descendit à terre, le 23 dans la matinée, pour aller
voir le roi.
Celui-ci était déjà instruit du prochain départ de la
Bonite. Le commandant le trouva fort ému.
Ce bon jeune homme s’était sincèrement attaché à ses
nouveaux amis; les conseils de'M. Vaillant lui avaient
été agréables ; il puisait dans ses entretiens des idées que
nul autre ne lui aurait données ; il eût aimé à se laisser
conduire par cet étranger, qu’aucun intérêt personnel ne
paraissait influencer et qui, tout en lui imposant par sa
tenue et sa supériorité, l’attirait par sa bienveillance.
C’était pour lui un attachement en quelque sorte respectueux.
D ’un autre côté la gaieté franche et toute française des
officiers de la Bonite avait complètement séduit Kanikéaouli.
1] regardait ceux-ci comme de bons amis, de
I 1 !