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qu’on pouvait auprès d’elle acquérir d’assez maigres
denrées.
Koua-Keni se montra plus accommodant ; les outils de
fer ou d’acier figurant parmi les objets d’échange remis
cl ia Bonite, a son départ de France, avaient à ses yeux
une véritable valeur. Il en avait besoin. On mit de côté
en sa présence ceux de ces objets qui semblaient lui
convenir le mieux ; on y ajouta des colliers, des bracelets,
des boucles d’oreilles à l’adresse de sa femme et il
s engagea de grand coeur à fournir à la Bonite, en vivres
frais de toute espèce, beaucoup plus que n’aurait jamais
pu offrir Kapio-Lani à beaux deniers comptant.
La journée se passa de la manière la plus agréable
pour les hôtes de la Bonite et la plus propre à laisser
dans le pays des impressions favorables. A quatre heures
et demie le dîner fut servi dans la salle à manger du
commandant. Koua-Keni et Kékéli firent honneur à la
cuisine française comme aux vins de notre pays.
Mais, peu habitué à une chère aussi succulente, le gouverneur
d’Hawaii se sentait indisposé dans l’intérieur
du navire. Il monta sur le pont et le grand air ne réussit
pas complètement à le rétablir. Kékéli, quoique plus robuste,
n allait guère mieux. Le moment était venu pour
tous deux de regagner leur case à terre.
D ailleurs le temps s’obscurcissait et semblait menacer
de torrents de pluie. Le plus sage était de partir. Ils prirent
ce parti et quittèrent le bord avant la nuit, au bruit
d’une salve de quinze coups de canon, qui saluèrent à
DE LA BONITE. Ifll
son départ le chef d’Hawaii, selon l’usage introduit depuis
plusieurs années par les Anglais.
Pendant que ces choses se passaient sur la Bonite,
Kapio-Lani, en bonne politique, était venue s’établir
dans sa case de Kaavaloa. C’est ce qu’elle a coutume de
faire toutes les fois que le gouverneur paraît dans le district;
surtout si un navire étranger se trouve alors sur
rade; on comprend aisément pourquoi.
Orage.
Avec la nuit éclata Forage qui menaçait depuis quatre
heures. Les nuages amoncelés sur les montagnes de l’île
crevèrent avec fracas et une pluie torrentielle vint répandre
dans l’atmosphère embrasée une salutaire fraîcheur.
Mais le temps s’éclaircit bientôt et le jour se leva
calme et magnifique. Les travaux d’hydrographie commencés
dès l’avant-veille se continuèrent ce jour-là
comme les jours précédents, et il en fut de même des
observations de tout genre qui jamais n’étaient interrompues
par les visites ou les distractions inévitables
dans une relâche.
Kapio*Liini vient sur la Bonite accompagnée de M. et M” ®^Forbs.
C’était le mardi 4 octobre. Kapio-Lani devait venir
dans la matinée à bord de la Bonite, en compagnie de
M. et M“' Forbs, invités comme elle par le commandant.