riiistoire des deux missionnaires expulsés en 1831, lui
fit connaître l’alarme qu’avait répandue l’apparition de
sa corvette et finit par demander protection pour luimeme.
M. Cha rton, lonsul d’Angleterre, vient à bord.
Les visites se succédaient à bord. Au nombre des
personnes qui vinrent dans la matinée, je dois citer
M. Cbarton, consul d’Angleterre aux îles Sandwich. Il
fut reçu avec toute sorte d’égards et salué, à son départ,
de neuf coups de canon.
Cependant le commandant ne voulait point retarder
sa visite au commodore Kennedy qu’il savait près de
partir ; comme M. Charton se disposait à quitter le bord,
il lui proposa de le ramener dans son canot ainsi que
M. Walsh, et tous trois ensemble se rendirent sur le
Peacock oyS était mouillé dans le port d’Honolulu (la
corvette était restée en rade).
Jactance américaine.
Le commodore Kennedy faisait ses dispositions pour
appareiller le lendemain. 11 reçut M. Vaillant avec beaucoup
d affabilité et la conversation s’engagea entre eux
sur le ton le plus amical. C’était un homme de cinquante-
cinq à soixante ans ; sa longue barbe et d’épaisses moustaches
donnaient a sa figure une expression singulière ;
il parla beaucoup des Russes et de leurs projets ambitieux;
puis, faisant allusion aux bruits de guerre qui
avaient couru précédemment : Savez-vous, dit-il au commandant
avec une certaine jactance, que si nous nous
fussions rencontrés trois mois plus tôt, je vous aurais regardé
de traversi — Pardon, reprit M. Vaillant en accentuant
chaque syllabe, noii^ nous serions regardés de
travers.
En le quittant M. Vaillant qui avait reçu, le matin, la
visite du consul américain, s’empressa de lui rendre
cette politesse, et rentra ensuite à bord de son bâtiment.
9 octobre; le commandant fait connaissance avec les personnes qui pouvaient lui être
utiles, et prend les dispositions convenables pour utiliser son séjour.
Ainsi se passa la première journée de la relâche à Honolulu.
Elle n’avait pas été perdue; car désormais on
savait sur quel pied il convenait d’entamer les relations
qui devaient s’établir, dès le lendemain, dans l’intérêt de
la mission et dans celui de notre influence auprès du
gouvernement des Sandwich. Du reste, rien dans l’aspect
des lieux, non plus que dans l’attitude des habitants, ne
ressemblait à ce qu’on avait vu à Kearakekoua. On se
fût cru transporté dans un autre pays.
Après une nuit de calme, une petite brise de N. E. se
leva avec le jour le 9 octobre. C’était le moment que la
corvette américaine le Peacock attendait pour sortir du
port; ce bâtiment, qui venait de passer quinze jours à
Honolulu, appareilla en effet vers neuf heures du matin,