salut du [lavilloii ; une goélette de guerre tie la mênu'
nation était aussi en vue.
A quatre heures du soir, ou avait tlépassé la pointe de
Los Picos, derrièi e laquelle s’élève, dans l’intérieur des
terres, le Cerro de Castro. Ce point, qui marque à peu
pi'ès le milieu de la distance entre le cap Blanc et l’em-
houcluire du Guayaquil, est aussi le plus élevé de la
côte. A partir de là le terrain s’incline graduellement
justju’à la jioiute basse de Malpelo, où commencent les
terres d’alluvion, eu partie noyées et couvertes de palétuviers,
qui bordent le lit de la rivière. Jusqu’à cette
hauteur la navigation du golfe ne présente aucune difficulté
aux navires qui entrent poussés par la brise du
large; les courants ne s’y fout pas même sentir; mais il
ii’eu est pas de même un peu plus loin. La Bonite avançait
dans la direction de l’île Santa Clara, qu’on distinguait
sur l’avant à grande distance ; quand vint la nuit,
elle était déjà parvenue dans le voisinage de la pointe
Mal|)elo.
M. Vaillant jugea convenable de ne pas aller ¡dus loin,
afin de ne pas s’exposer à tlonner dans l’obscurité sur
quelques-uns des bancs qui régnent le long de la côte.
C’est, eu effet, après Malpelo que commencent les
basses tie Payaiia, tpii se prolongent jusqu’à la rivière de
Tumbès. L’île Santa Clara gît à peu près eu face de
Malpelo à six ou sept lieues du continent.
La nuit fut passée à courir des bordées, en serrant le
veut, pour se maintenir sous voiles à peu près dans la
même position. Le jour venu, on n’apercevait qu’indistinctement
à travers la brume les terres basses au S. de
Malpelo. Une faible brise de N. O. permettait à peine
d’avancer; bientôt elle se calma tout à fait en passant au
N. La mer était unie, l’atmosphère lourde et chaude;
de temps en temps ou apercevait dans le lointain l’île
Santa Clara, pour la perdre de vue bientôt après dans la
brume.
Deux bâtiments sortant de la rivière paraissaient à
quelque distance; l’un d’eux passa près de la corvette :
c’était le navire français E Adrienne.
Enfin, vers une heure, le veut commença à souffler
du N. O ., et /« Bonite put reprendre sous toutes ses
voiles sa course interrompue. Au coucher du soleil on
commença à apercevoir les sommets de l’île Puna, dont
les terres forment la rive droite de Tembouchure du
Guayaquil. Peu après on avait dépassé Santa Clara et on
se trouvait sur un fond de quinze brasses entre cette île
et celle de Puna, l.e commandant mouilla en cet endroit
pour attendre le jour.
L’île Puna peut avoir environ dix lieues de long sur
six de large; elle s’étend du S. O. au N. E ., dans une
direction à peu près parallèle à la rive gauche du fleuve.
C’est une terre basse dont les bords sont presque partout
couverts de palétuviers ; mais vers ses deux extrémités
s’élèvent deux petites montagnes d’inégale hauteur
qu’on aperçoit d’assez loin (vingt milles) et qui servent
de points de reconnaissance. La plus élevée est celle