d’espèces el sans classdicalion, un grand héritier du Pérou
dans lequel, d’après des renseignements que nous
avons de justes motifs de croire certains, il sera permis
de jtrendi e les doubles échanlillons à la charge de numéroter
toutes les espèces et d’en envoyer les noms au
retour de l’expédition. Nous pouvons donc à la fois enrichir
nos herbiers et propager la science au loin parmi
des hommes (pu ne la dédaignent pas, comme il paraît
]>ar le jtrix (pi’ils mettent à leur concession. »
Il s’agissait donc d’obtenir du général Morand que
l’herbier signalé fût mis à la disposition de M. Gaudichaud,
botaniste de l’expédition, qui se chargerait de le
classer et de réclamer [tour prix de ce travail les doubles
échantillons dont notre Jardin des plantes pouvait s’enrichir
ainsi.
Le général Morand ignorait complètement qu’il
existât un grand herbier du Pérou. 11 accueillit d’ailleurs
avec une grâce parfaite la demande de M. Vaillant et
donna des ordres [tour que, s’il existait un herbier, il
fût mis à la dis[)osition du commandant. Après quelques
recberclies, l’berbier fut en effet découvert, mais il appartenait
au musée de Lima; il avait été classé, numéroté
et mis parfaitement en ordre par les soins d’un savant
botaniste français ([ui vint au Pérou en 1789, et
dont les travaux furent achevés par deux botanistes
espagnols iort distingués. On montra à M. Vaillant tous
les dessins originaux de cet herbier. Ils sont fort nombreux
et faits avec un soin et une perfection remarquables.
Évidemment l’Académie avait été mal renseignée;
il n’y avait plus rien à faire là pour nos voyageurs.
Les naturalistes de la Bonite se promirent de s’en dédommager
par le fruit de leurs propres recherches. Mais
avant de parler de leurs ti avaux, je ne crois pas sans
intérêt de dire quelques mots du pays qu’ils venaient
explorer.
Lima.
Bien des ouvrages ont déjà fourni la description de
Lima et des lieux qui l’environuent. Les moeurs de la
population, la beauté des làménieimes, leur costume
pittoresque ont été dépeints par des plumes plus habiles
que la mienne, et je ne dois pas avoir la prétention de
rien apprendre à ce sujet à mes lecteurs; mais je dois
compte des impressions que ces objets firent sur les
jeunes voyageurs de la Bonite, car, après tout, c’est
leur histoire que j’écris. Je laisserai [larler, selon ma
coutume, un des plus jeunes de ces officiers.
« J’étais déjà venu au Callao en 1831 ; mais je n’avais
pu me donner alors le plaisir de voir Lima, qui n’en est
pourtant qu’à deux lieues dans l’intérieur des terres.
Pourquoi ? mon Dieu ! parce que les devoirs du service
ne m’eu avaient [loint laissé le temps, et puis : noti du-
tum. omnibus adiré Corinthurn ( ou verra par la suite de
mon récit que cet ancien dicton s’a[)[)liqiiail assez bien à
la circonstance). Je n’en étais i[ue plus désireux d’avoir,
cette fois, ma revanche. Aussi, longtemps avant notre