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joyeux compagnons de plaisir, avec (jui il eût désiré
vivre dans une cordiale intimité et il s’affligeait vivement
d’en être sitôt séparé.
Chacun, comme on le voit, avait contribué, pour sa
|)art et selon les convenances de sa position, à éveiller
dans le ccenr du roi des Sandwicb des sentiments de
sympathie pour le nom français.
Le commandant ne pouvait pas désirer de meilleures
dispositions dans son royal hôte ; il en profita pour lui
jiarler de l’objet qui le préoccupait le plus.
Le commandant recommande au roi les deux ouvriers français établis à Honolulu,
ainsi que M. Walsh.
Les deux ouvriers français restés à Honolulu étaient
tolérés plutôt qu’autorisés formellement à se fixer à demeure
sur le terrain qu’ils y occupaient. Le roi s’engagea
de la manière la plus positive a leur en laisser la pleine
jouissance et à les protéger dans leurs personnes et dans
tous leurs intérêts. Comme M. Vaillant lui disait qu’il les
avait recommandés au consul d’Angleterre, afin que
celui-ci lui transmît leurs réclamations, dans le cas où
lisseraient molestés : «ils n’en ont pas besoin, répondit
le roi, c’est moi qui me charge de veiller sur eux. Qu’ils
viennent me trouver s’ils ont à se plaindre de quelqu’un,
je leur rendrai justice sans avoir besoin que personne
m’en sollicite, et malheur à celui qui oserait essayer
contre eux quelijue vexation. »
Kanikéaouli se serait volontiers engagé, par un acte
écrit, à leur reconnaître la propriété du terrain occupé
par eux. Il était prêt à signer cet engagement si le commandant
l’avait exigé. Celui-ci ne le voulut pas. Un pareil
acte eût été, en effet, une infraction aux lois de l’État.
Il aurait compromis le roi vis-à-vis de son conseil ; mieux
valait se contenter de sa parole.
M. Vaillant n’avait garde d’oublier M. Walsh; il en
parla aussi à Kanikéaouli. La position du missionnaire
était délicate, parce qu’il s’y mêlait une question de religion,
dans laquelle un étranger n’avait pas à s’immiscer.
Le roi ne fit toutefois aucune difficulté de révoquer
l’ordre d’expulsion déjà lancé contre M. Walsh, d’autoriser
celui-ci à rester à Honolulu, de permettre même
qu’il y exerçât les fonctions de son ministère, dans une
des maisons des deux Français; mais à la condition que
les catholiques européens seraient seuls admis à ses
instructions, à l’exclusion des indigènes. C’était évidemment
trop peu pour le but que M. Walsh s’était proposé
en venant, mais c’était tout ce qu’on pouvait raisonnablement
demander.
Le roi promit en outre d’accueillir avec une bienveillance
particulière tous les Français que leurs affaires
amèneraient désormais dans ses États ; il exprima le désir
que les bâtiments de notre marine vinssent plus souvent
aux Sandwich, où leur présence serait avantageuse
pour tout le monde, et finit par demander encore à
M. Vaillant ses conseils sur plusieurs objets qui inté