jioi'tante cité et produit un effet agréable que double la
réflexion de ces feux dans les eaux du fleuve.
Nos voyageurs étaient ravis de ce spectacle, comme
ils 1 avaient été pendant le jour à l’aspect de la riche
verdure qui pare la campagne arrosée par le Guayaquil.
Mais cette première impression devait faire place à une
antre beaucoup moins agréable.
Guayaquil, la grande ville de dix-huit mille âmes,
qLii donne son nom à la province, au fleuve et même
au golfe dans lequel il verse ses eaux, Guayaquil, dis-je,
u a point ces hôtels confortables préparés partout ailleurs
pour la commodité des visiteurs étrangers. Celui
qui arrive avec quelques recommandations, ou que sa
position toute seule suffit à recommander, ne s’aperçoit
jias de cet inconvénient; car y eût-il plus de ressources,
1 hospitalité toute gracieuse des habitants ne lui permettrait
pas d’en profiter. Mais celui qui, moins favorisé,
arrive à Guayaquil sans y connaître personne et sans
(|ue rien appelle l’attention sur lui, doit se résigner à
trouver difficilement un fort mauvais gîte.
Hospitalité offerte à Guayaquil aux voyageurs de la Bonite.
C’était la perspective que croyaient déjà entrevoir nos
voyageurs, quand ils eurent le temps d’y songer. Aussi
M. Vaillant se disposait-il déjà à passer la nuit dans sa
chaloupe, mais il avait compté sans la politesse et les
bons soins de M. Macdonald et de M. Cooper : ces deux
messieurs l’attendaient sur le quai. Ils vinrent à sa rencontre
accompagnés de M. Rincké, Anglais établi à
Guayaquil, et de M. Swtzer, consul des États-Unis d’Amérique.
Ce fut entre ces messieurs à qui se montrerait plus
empressé pour les arrivants.
La conclusion de ce débat de politesse fut que
M. Vaillant et M. Barrot descendraient chez M. Bincké,
([ue M. Swtzer hébergerait M. de Mendeville, que
MM. Gaudichaud etllébert accepteraient rhospltalité d’un
médecin français de Guayaquil, et qu’enfin M. Pothuan
aurait son gîte à bord du Basilisk.
Restaient MM. Eydoux et Lauvergne pour qui on n’avait
pas de place. Ils en trouvèrent dans un cabaret, où
ils furent moins bien sans doute, mais plus libres que
leurs compagnons.
Nous verrons plus tard comment les uns et les autres
employèrent le temps de leur séjour à la ville. Qu’on me
permette de l’oublier un moment, pour m’occuper de
ce qui se passait à Puna pendant leur absence.
Un mot de Puna.
Et d’abord un mot de Pima. J’ai déjà donné une idée
sommaire de la configuration de cette île et de son étendue;
pour compléter sa description, il me suffira d’ajouter
qu’elle est partout couverte d’une végétation magnifique,
dont la vue contrastait fort agréablement aux
yeux des marins de la Bonite avec celle des côtes arides