tirer imiiiédiateriienl parti sans alieiidre leur réalisation
en France.
C’est le grand avantage dont joiii.ssenl les négociants
anglais.
Le transport par leurs bâtiments de guerre n’est point
gratuit, comme chez nous; un règlement spécial en détermine
les conditions, qui sont peu onéreuses, comparées
surtout au bénéfice qu’elles leur procurent.
Il est facile d’en juger en jetant un coup d’oeil sur le
tarif suivant extrait du règlement dont je parle.
Tarif diifj'Ct perçu pour le transport des métaux précieux à bord
des bâtiments de Sa Majesté britannique.
ESPÈCES APPARTENANT
DISTANCES. APPARTENANT A DES PARTICULIERS.
A l ’Ét a t .
O rc tp ic rrc rie s. A rgent.
Pour cent. Pour cent. Pour cent
L o r s q u e la d is tan c e m a r in e n ’ e x c
è d e p as s ix c en ts l ie u e s . . . . 3 /4 3 /4 1
L o r s q u e la d is tan c e m a r in e est
au -d e s su s d e s ix cen ts e t a u -
d e s so u s d e d e u x m ille lie u e s . I I 1 /4 1 1 /2
L o r s q u e la d is tan c e e x c è d e d e u x
m ille l i e u e s ..................................... I 1 1 /2 2
Le produit du fret ainsi réglé se divise en quatre parties
égales, dont une revient à l’hôpital de Greenwich,
deux au capitaine du bâtiment, une à Tamiral ou aux
amiraux de la station. C’est pour les officiers une source
de profits ; mais ils sont solidairement responsables des
valeurs expédiées, et le reçu qu’ils en délivrent aux chargeurs
devient entre les mains de ceux-ci un titre négociable
avec lequel ils peuvent immédiatement se créer
de nouvelles ressources.
Voici, en effet, comment ils opèrent ;
Dès qu’un navire arrive, le négociant à qui il est
consigné s’occupe de placer sa cargaison et d’en réaliser
la valeur en numéraire ou en métaux précieux, qu’il
embarque sur un bâtiment de guerre. Cela fait, il expédie
par terre à la Vera-Cruz les copies légalisées des
pièces constatant l’embarquement, afin qu’elles parviennent
en Angleterre par le paquebot qui part tous les
mois de ce port pour Londres. Ils adressent par la même
voie la demande des marchandises dont ils prévoient le
facile placement, d’après les besoins de la place, et un
mois plus tard, leurs correspondants de Londres ou des
villes manufacturières d’Angleterre sont en position de
réaliser de nouvelles expéditions. Il suffit, en effet, à
ceux-ci d’être certains par les connaissements de la réception
ultérieure des valeurs représentant leurs précédents
envois, et ils opèrent à nouveau, sans perte de
temps, bien que l’or et l’argent qu’ils attendent ne doivent
leur arriver quelquefois qu’un an après.
Voilà ce que voudraient pouvoir faire aussi les négociants
français et ce qui donnerait à notre commerce
l’activité et la suite qui manquent aujourd’hui tout à fait
à ses opérations. . -