rou, SO U S la protection patente de Santa-Cruz, pour une
expédition armée contre le gouvernement du Chili. Le
général Fi'eire, obligé de se réfugier au Pérou par suite
de riusuccès de sa précédente révolte contre le président
Obiggins, ne devait pas être plus heureux cette fois
contre le président Prieto. Son expédition manqua tout
à fait, et il fut arrêté à Chiloé, sans qu’il en coûtât une
goutte de sang. Ceci se passa quelques mois après le
passage de la Bonite.
Au milieu des agitations dont je viens de rappeler
quelques traits, l’ancienne société de Lima s’était dispersée,
plusieurs des principales familles s’étaient exilées
dès les premiers jours de la révolution qu’elles improu-
vaient et dont elles craignaient les suites ; d’autres, sans
quitter le pays, évitaient de paraître. Lima n’avait plus
ses joies et ses jours de fête ; elle pleurait ses splendeurs
éclipsées.
Nos jeunes voyageurs durent le regretter, et cependant
ils n’étaient pas moins désireux de visiter cette ville curieuse
à plus d’un titre. M. Vaillant n’avait garde de
leur refuser ce plaisir ; chacun put en jouir à son tour,
pendant les quelques jours que la corvette passa au
Callao.
.Dispositions prises pour utiliser la relâche.
Mais d’abord il fallait songer au but plus sérieux de
la relâche. Dès le matin du jour qui suivit l’arrivée, le
commandant fit installer l’observatoire à Bellavista chez
M. Ellies, qui voulut bien offrir aux observateurs la
plus gracieuse hospitalité, la marche des montres fut
suivie au Callao, chez M. Young, capitaine de port.
On s’occupa aussi sans retard de renouveler la provision
d’eau douce de la corvette et de réparer son gréement.
L’eau se fait facilement au Callao en dedans du
môle. Les embarcations viennent se placer sous des volées
de canons de liuit qui servent de conduits ; quelques
pieds de manche suffisent pour la faire arriver directement
dans les futailles. Malheureusement cette eau n’est
pas très-bonne ; elle est crue et paraît peu saine.
Après avoir pourvu à ces premiers soins, M. Affiillant
s’empressa d’aller rendre sa visite au consul général,
M. Barrère, à sa résidence habituelle de la Madeleine ;
de là il partit pour Lima.
Le général Morand ; gracieux accueil qu’en reçoit le commandant de la Bonite ; herbier
du Pérou.
Le général Morand, commandant en chef les troupes
péruviennes, y exerçait l’autorité en l’absence du président.
M. Vaillant se présenta chez lui et n’eut qu’à se
louer de sa réception. Sa visite n’avait pas seulement
un but de politesse, elle lui était commandée par le désir
de répondre aux recommandations de l’Académie des
sciences, dans un passage de ses instructions ainsi
conçu :
« La ville de Lima possède, sans noms scientifiques