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avec ses restes mutilés, les précieux fruits de ses travaux.
Autour de Lapérouse tout périt; tout s’abîma sans retour
et nul ne devait rester pour dire son triste naufrage,
dont le théâtre même demeura longtemps inconnu.
La mémoire de Cook vit dans le souvenir des insulaires
d’Hawaii, qui s’inclinent avec respect devant le
monument élevé en son honneur. Ils répètent d’une
voix émue le nom d’Orono, sous lequel ils Font jadis
connu. Sa mort violente n’est point vengée, et c’est pour
eux un perpétuel objet de crainte que n’ont pas entièrement
dissipé les promesses de pardon par lesquelles la
])olitique anglaise a cherché à se concilier leur reconnaissance.
Arrivée à Kulpehu.
Un peu plus loin que la colline où s’élève le monument,
la route de Kulpehu se trouve bordée de modestes
cases entourées de jardins; des baies vives forment leur
clôture, derrière laquelle se balancent les larges feuilles
des bananiers. La campagne prenait un aspect de plus
en plus riant, et les brises fraîches des vallées_ de l’intérieur
tempéraient l’ardeur du soleil. Après une heure de
marche nos voyageurs commencèrent à apercevoir les
premières maisons du village.
La maison du missionnaire.
J’ai dit ailleurs que celle du missionnaire est une de
celles qu’on remarque d’abord; mais je n’en ai pas
donné la descri|ition. On y arrive par une charmanle
avenue qu’ombrage une double rangée de cocotiers et
de papayers entremêlés de plants de café. Une haie de
freycinessia marque les limites du petit domaine et la
maison en occupe le centre, au bout de l’avenue. La façade
de cette habitation est ornée d’un portique en
bois, sous lequel le missionnaire attendait ses visiteurs.
Sa demeure, couverte en feuilles de cocotier, comme
toutes celles du pays, s’en distingue cependant par ses
proportions plus élégamment calculées, par sa grandeur
et par le soin avec lequel elle est disposée. Trois pièces
[U'incipales ferment les appartements où M. Forbs introduisit
ses hôtes, celle du centre sert à la fois de salon
et de salle à manger. La cuisine est sur l’un des côtés, et
sur l’autre règne une vaste salle, dans laquelle le missionnaire
réunit ses élèves. Un parquet en bois rouge
soigneusement entretenu contribue à l’ornement de l’habitation
et la préserve de l’humidité ; l’ameublement est
propre et commode, mais sans luxe. Dans la salle d’étude
sont réunis avec profusion tous les objets destinés à
l’instruction des élèves. Les murs en sont partout couverts
de cartes de géographie avec les noms traduits en
langue sandwichienne et de tableaux présentant des
figures de géométrie. Des alphabets, des livres de prière
et d’instruction garnissent les casiers, tandis que, sur
des tables, sont rangés des cubes de toute forme et des
cylindres en carton.
Après avoir visité la maison, M. Vaillant et ses com-
Bonite. — Relation du voyage. Tonie II, 14
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