lifi;
il
! :
l ,
de l’attaquer en partant de la baie de lord Byron ; mais
cinq jours au moins sont nécessaires pour aller et revenir.
11 n’en faut que trois pour visiter le Mowna-Kaa.
La fin de la soirée se passa chez M. Charton où se
trouvait réunie une société toute composée d’Anglais et
d Américains ; on y remarquait particulièrement la belle-
soeur de M. Charton et M™ Little, jeune femme d’un capitaine
américain alors en voyage à la côte de Californie.
Les jeunes officiers de la Bonite furent invités à faire
de la musique et M“° Little les engagea à venir passer
chez elle la soirée du lendemain. Le commandant et
cinq de ses officiers devaient le même jour dîner chez
MM. Mackintosh et Grenway ; tout le monde s’empressait
auprès de nos voyageurs et se disputait le plaisir de
les recevoir.
Qu’on ne s’en étonne pas.
Ceux qui ont parcouru de lointains pays où se trouvent
fixés quelques Européens, ont pu remarquer presque
partout le même empressement. Il y a tant d’ennuis
pour l’exilé, même lorsque son exil est volontaire
! Il y a si peu de compensations pour lui dans ses
relations avec les gens du pays, que si aux lieux de sa
retraite abordent quelques hommes, non pas même de
sa nation, mais seulement d’une nation voisine ou amie
de la sienne, il se sent porté à aller au-devant d’eux, à
les considérer comme des amis et à les traiter comme tels,
S il en est ainsi, même dans des pays plus civilisés, combien
cette disposition d’esprit ne doit-elle pas exister
surtout chez les étrangers qui se sont fixés dans les îles
Sandwich encore à demi sauvages!
Je n’ai pas l’intention de raconter en détail toutes les
politesses auxquelles M. ’Laillant et ses compagnons de
voyage eurent à répondre; il me suffira de dire que,
pendant leur séjour à Honolulu , tous les instants qu’on
pouvait dérober aux travaux de la mission se passèrent
en fêtes, tantôt chez l’un , tantôt chez l’autre des négociants
résidents.
Les relations suivies et bientôt assez intimes qui en
furent la conséquence, ne pouvaient que tourner à l’avantage
de l’expédition. Elles devinrent la source d’une
foule de renseignements intéressants, dont quelques-uns
trouveront leur place dans cet ouvrage.
Grande rumeur parmi les saints.
Peu s’en fallut cependant que la malveillance n’y
trouvât l’occasion de crier au scandale. Les plaisirs ne
pouvaient être bien variés dans la petite société où nos
compatriotes étaient reçus, et qui, pour se réunir dans
des maisons différentes, n’en restait pas moins toujours
la même. La musique en faisait tous les frais ; on ne
jouait pas, on causait peu, faute de parler la même langue;
à peine put-on une ou deux fois danser une contredanse.
Et pourtant, les zélés missionnaires, sous qui
tout ploie dans le pays, trouvèrent à y redire. On avait