lou voyACiE
¡>t)()ulalii)iis de Quito et de Guayaquil l’appelaient de
leurs voeux à la présidence de la république, comme le
seul qui pût rétablir les affaires du pays. Il n’était pas
besoin d’ailleurs de recourir pour cela à des moyens violents.
Le prochain congrès, dont la réunion était fixée au
mois de janvier, pi'ononcerait la déchéance de Roca-
fiierté, pour avoir gouverné inconslitutionnellement, et
la nomination du général Florès s ensuivrait naturellement.
Telle était, lors du passage de la Bonite, l’opinion
générale à Guayaquil. Rocafuerté y comptait bien encore
({uelques partisans, mais ceux-là même qui avaient le
plus contribué à son élévation le soutenaient avec une
telle tiédeur qu’on pouvait présager leur défection au
premier prétexte.
Je n’ai pas à écrire l’histoire du pays, ui par conséquent
à rappeler comment les événements répondirent
à ces prévisions. Je dois me borner a donner une idee
de ce qu’était alors l’état des esprits, parce qu’il explique,
en partie du moins, la stagnation des affaires commerciales
dont se plaignaient les négociants.
M. Vaillant remarqua à Guayaquil la corvette péruvienne
la Libertad. Après la défaite de Sallabéry, le
gouvernement du Pérou avait fait embarquer sur cette
corvette quatre-vingts personnes qui s’étaient gravement
compromises dans les dernieres affaires. La Libertad
avait pour mission de les déporter à Panama; mais, pendant
le trajet, les déportés se rendirent maîtres du bâtiment
et le conduisirent à Guayaquil. Le gouvernement
de l’Équateur leur donna asile et leur permit de se fixer
dans la république ; mais la corvette fut remise à la disposition
du consul du Pérou à Guayaquil, qui attendait
pour l’expédier les ordres de son gouvernement.
,\I. Vaillant fêté par les consuls d’Angleterre et des États-Unis.
Nous avons déjà vu que M. Cooper, le consul d’Angleterre,
avait sa résidence habituelle à Puna. M. Rinke fit
en son nom les honneurs de Guayaquil à nos voyageurs.
Dès le premier jour, un dîner d’apparat donné en l’honneur
de M. de Mendeville les réunit chez lui aux diverses
notabilités du pays. La soirée se passa chez M. Luzaraga
où s’était donné rendez-vous une brillante et nombreuse
compagnie. M. Vaillant et ses compagnons de voyage y
furent très-bien reçus. Le lendemain ce fut le tour de
M. Swtzer, consul des États-Unis, qui, en offrant un dîner
à M. Vaillant, voulait, disait-il, se dédommager de n’avoir
pu lui donner un logement chez lui. Le commandant
retrouva là les personnes qu il avait vues la veille, et
comme c’était le dernier jour qu’il devait passer à Guayaquil,
il profita de l’occasion pour les inviter à venir dé-
jeùner à bord de la Bonite, qu’ils avaient le désir de visiter.
Il fut convenu que le lendemain MM. W. Rigbt,
Stag, Cooper, Dast et Iturburu, descendraient à Puna
sur une goélette équatorienne tandis que M. Macdonald
V viendrait aussi avec le Basilisk.