dll Cliili et du l*éi'ou. Un jielil Jiras de mer de cinquante
brasses de large pénètre dans ¡’intérieur de l’île jusqu’à
trois lieues de profondeur, et contribue à Tembellisse-
meiit du paysage, qui d’ailleurs n’est traversé par aueiiii
couiant d eau douce; ce bras de mer se trouve à peu de
distance, dans l’O. du village de Puua. 11 donne retraite
a de nombreu.\ caïmans, dont le voisinage redouté S em itic
avoir déterminé le mode de construction des babita-
tions de l’île.
Les maisons ou les cases qui forment le village de
Puua ne sont pas nombreuses. Une vingtaine au plus
sidfisent à loger la population qui s’élève environ à cent
soixante personnes; quinze ou vingt autres, inhabitées
{tendant une partie de l’année, servent de retraite pendant
J’bivernage à quelques habitants de Guayaquil
luyaiit les maladies qui, dans cette saison, régnent ordinairement
à la ville, ou à des convalescents qui viennent
demander au climat réputé fort sain de Puua les conditions
nécessaires au rétablissement de leur santé.
Constructioii des maisons de Puna,
Voici comment ces maisons sont généralement con-
sti'uites : huit ou dix poteaux de vingt pieds de longueur,
destinés à supporter tout l’édifice, sont assujettis en terre.
Ils s’élèvent verticalement aux quatre angles et sur les
faces du bâtiment. A dix pieds au-dessus du sol sont
fixées d’un [loteau à l’autre des pièces de bois placées
lioi’izoutalement qui doivent supporter le piaiicber.
D’autres sont établies de la même manière, au sommet
des poteaux, pour soutenir le toit de bambous et de
feuilles de bananier qui recouvi’e la case. Le {danchev
isolé du sol par dix pieds d’élévation et les murs ou
cloisons qui ferment la demeure aérienne, sont faits de
gros bambous fendus ioiigitudinalemeut. Ainsi développés,
ces bambous couvrent communément une surface
d’un pied de large. Ou se figure bien que tout cela ne
joint pas bien hermétiquement, et que les demeures de
Puna sont à jour tout autant que celles de Payta. .l’ai
comparé les premières à des cages à poides ; je pourrais
comparer celles-ci à des perchoirs ou à des pigeonniers
de l’espèce la plus rustique. Rien ne manque à la comparaison,
pas même l’échelle extérieure par laquelle on
y accède et qui peut être retirée le soir.
Le même système de construction se retrouve dans les
maisons qu’on voit dans la campagne, aux environs de
Guayaquil ; ou jieut en reconnaître des traces dans quelques
unes des habitations de la ville elle-même. Est-ce la
crainte des reptiles qui pullulent dans ces contrées chaudes
et marécageuses qui a seule donné l’idée d’élever ainsi
la demeure de l’homme? Je n’oserais l’affirmer. Peut-
être faut-il voir dans cette coutume une précaution contre
les funestes influences de l’humidité du sol. On ne voit
guère à Puna les serpents se rapprocher des habitations;
les caïmans restent, sans en sortir, dans le bras de
mer qui leur sert de retraite ; mais ce qu’on voit sur