11 ,
■ ll
foule d’indications utiles. Aussi manquait-il rarement de
le visiter toutes les fois qu’il descendait à terre.
MM. Ladde lui donnèrent des détails fort intéressants
sur une habitation à sucre établie depuis quelques années
à Otowaï.
M. Mecck, capitaine américain, le Nestor des capitaines
de la place d’Hononulu, lui procura des notes curieuses
sur le commerce des Fidji et sur l’île Bonin.
Le commandant avait espéré trouver aussi des détails
intéressants auprès de M. Marin, Espagnol depuis longtemps
fixé aux îles Sandwich, et l’homme le plus instruit
peut-être de tout ce qui concerne ces îles. Mais en vain
voulut-il plusieurs fois l’interroger ; M. Marin, déjà vieux
et craignant peut-être de se compromettre, se montra
d’une réserve absolue.
A l’exemple de leur commandant, tous les officiers de
l’expédition se livraient sans relâche aux travaux dont
chacun était chargé. A bord, M. Pironneau lieutenant
de la corvette s’occupait avec son activité ordinaire de
tous les détails relatifs au service du bâtiment.
Tous les jours la chaloupe était envoyée à l’aiguade,
tandis que la peinture du navire, la réparation du gréement
et des voiles, la consolidation de la mâture et mille
autres opérations indispensables s’exécutaient sous la
surveillance du lieutenant.
On embarquait aussi ce qu’on put se procurer de
vivres frais ; mais, sous ce dernier rapport, la place d’Honolulu
offrait peu de ressources, du moins à l’époque du
voyage de la Bonite, et le peu d’animaux qu’oii pouvait
trouver étaient assez chers. Aussi dut-on s applaudir d a-
voir jeté l’ancre d’abord à Kearakekoua. Malheureusement
une partie des vivres pris dans cette précédente relâche
ne se conservèrent pas tres-bien. Les patates, en particulier,
bien qu’on eût eu soin de les arrimer avec précaution
dans des caisses en tôle, s’échauffaient au point
qu’il fallut en jeter une grande quantité à la mer.
La véritable ressource du port d’Honolulu est la facilité
avec laquelle on y fait de l’eau. Le puits où les navires
la prennent est tout près du debarcadere ; on y a
installé une pompe facile à manoeuvrer, et il suifit d’apporter
une manche de quelques brasses, au moyen de
laquelle on peut faire couler directement l’eau dans les
pièces, sans les débarquer.
Cette eau n’est pas de très-bonne qualité, elle a un
goût de vase très-prononcé ; on crut devoir attribuer a
son usage les coliques dont plusieurs hommes de l’équipage
de la Bonite ressentirent des atteintes pendant les
derniers jours de la relâche.
Depuis que l’observatoire avait été établi chez les deux
Français résidant à Honolulu , les diverses observations
recommandées par l’Académie des sciences étaient suivies
avec le soin et la régularité dont on ne se départait
jamais. Tous les jours aussi on draguait dans la rade des
poissons et des coquilles qui venaient grossir les collections
des naturalistes. Ceux-ci multipliaient en même
temps leurs courses d’exploration dans l’intérieur de
■à