distinguent son ame. On se trompe souvent
lorsqu’on juge Je® Jioiuines par çe yaia£ babil
des sociétés ; celui quissenUegénie est tranr
quille, réfléchi, sombre même ; , il ne peut
évaporer au dehors par des paroles impuissantes
et futiles,, la fougue des senlimens qui
le dévore. Pburroit-il exprimer ce qu’il sent
si fortement ? Quiconque est passionné n’arr
gumente point avec subtilité! j l,qutes les
paroles jse transforment en affections * les
grandes passions absorbent tout.-Quand nous
n’aperce y ons que des. passions babiilardes -,
soyons sûrs qu’elles sont languissantes et
froides j il n>y a-ifne les vives et profondes,
capables d’exéeufer et de pçnsgfi des choses
grandes. La surface mince et brillante ,ne
l>eut remplacer une profondeur inépuisable.
Ce n est donc pas seulement, un raisonn6^
ment subtil et vain qui est la véritable base
de la perfection, unique résultat de la sent-
sibiliLé,. Ce ne sont pas,isur- tout les; arides
préceptes , les méthodes pédantesq Ues , et
lea déçussions minutieuses, et ce ramas
indigeste de eonnoissances philosophiques,
et cet entassement
sciences qui font avancer vers le but de la
perfection. C’est bien plutôt tout ce qui stimule
en nous les affections mâles ; tout ce
qui enflamme les passions généreuses, tout
ce qui élève audacieusement l’arne au dessus
de la médiocrité et de l’abjection du vulgaire*
Quand 011 vit descendre au tombeau les
gou vernemens d’Athènes et de If orne, les
vertus déchurent, le courage s’énerva, féé
loquence perdit son énergiquie vigueur, la
poésie devint ou rampante on bouffie et sans
consistance, ; les beaux arts y qui font le
charme de tout homme police, se tramèrent
atteints d’une langueur mortelle 5r tous les
liens de la perfection, tous les sentiinens de
la vie isociale se relâchèrent et bientôt se
rompirent. La noble simplicité des arts et
des sciences, corrompue, fardée par le luxe,
se surchargea bientôt d’ornemens aussi bL
æarres qu’étrangers, (i) Ce n’étoient plus çes
ouvrages majestueux * ees compositions sublimes
par leur pureté, qui étonnoient jadis
les regards et enchantoient tous les cqeürs-
Le clinquant, la futilité, le goût recherché,
extraordinaire et alambiqué, leur succéda
pour les dépraver. Ainsi la perfectibilité rétrograda,
parce que la sensibilité fut comme
çtouffeè par le poids du luxe , par la cor-?* 1
(1) Voyez Féjiélon, Dialogues sur l’éloquence J
Paris , 178,4 ; in -12 , page* 287 et 28$, etc*