520 HISTOIRE NATURELLE
s’enfermer et à rester seul.» Il aime beaucoup*
la solitude; la foule le gêne, l’offusque et lui
donne de l’humeur; il la fuit autant qu’il
peut. Lorsqu’il est seul, il dort volontiers;*
car il n’a rien à faire lorsqu’il a mangé à et
il ne s’amuse presque point ; >il ne sait même
pas ce que c’est que les amusemens. Tous
ceux, de nos enfans lui; sont indifférens ,,
étrangers, inconnus, insipides. Il aime à
passer les brins de paille «entre ses dents,
en suçant la moelle un peu sucrée qu’ils
peuvent contenir. Voilà son plus grand
amusement.
Un chien,qui aboie ne lui fait pas peur:('i),:
mais il reste jsûr ses gardes. IL ne sait pas
lancer de pierres, et n’est ni (craintif, compie
pensoit Montesquieu, niicouragêux,.bommb
Hobbes le supposoit des hommes de la. nature.
S’il court,,«il ne semble pas faire grande
attention à son chemin^lcependant i| np
bronche pas,;, et évite les obstacles sans ;s’y
heurter. I l préfère la traverse .aux chemins (i)
( i) L e saüVagé 1 (le Cdmerdrûis’l éç,ht. i , subies,
p. 543 % se battoit à * coupé f de dents avec les plus
grands chiens, et iesmettôit en fuite. La jeune cbam-
pe noise les assoinxnoit à coups de bâton.
tracés
tracés. Il agite alternativement ,-en courant ,
ses, bras qu’il tient à moitié pliés et non pen-
dans. : C3e qu’il porte sur ses mains * comme
un grand vase plein de noix en pile, des
noisettes,, etc ., ne tombe , i ni ne verse pas f
quoiqu’il coure très-vite ; il a l’art de leur
faire suivre l’impulsion de la marche précipitée
sans secousse. S’il voit un bois , il
fait tous ses efforts pour s’y enfuir , en
poussant des-aceens de joie , de désir et de
peine.
' Le feu fait plaisir à notre jeune aveÿro-
nàis ; quoiqu’il n’ait pas. froid , il aime se
chaufferai],,.et trouss^sâ jaquette sans, s’inquiéter
de ht pudçur ou de la convenance.
Au reste ) il ne redoute* nullement; la froidure,
puisqu’on l’a vu marcher nu dans la
neigeJbans y foire attention manger
à la poignée pour se désaltérer. Comme dans
les bois db la Caurje]ëi aux environs, il
y a de§ rochers et ,dçs cavernes on pense 1
(1) Ihus les animaux aiment^je îcù ÏGs^jehâ,
les .chats-sont souvent près .du foyer, même en été.
B a tfe l assura, k Purchase y que lès; singes jptfco,s aecou-
raien t, pppp se chauffer, au feu qxie, fondes nègres
dans les forêts, et qu’ih laissent allumé en quittant
plaçdL'^
T ome I I . X