obscur de ]’ignorance naturelle, les hommes,
dans leur primitive simplicité, viennent en
soupirant offrir sur' la tombe paternelle ,
l’aliment et la boisson (ï) qu’ils croient nécessaires
à la subsistance dés amês. N’y
déposent-ils pas souvent des haches, des
meubles, des ustensiles domestiques , de»
armes y été. ? Ne sacrifient-ils pas les chevaux,
les chiens fidèles, les rennes dont BS
morts Se sont servis sur la terre ? N’a-t-on
pas été jusqu’à verser sur leur cercueil
le sang des esclaves (2), des femmes, des
épouses les plus chères aux défiiiltS ? N’a-t-on
pàs vu des hommes remplis dé zèié èt dé
dévouement, sacrifier leur vie avec un gé-
, . (r) Même chez des-Hâtions policées telles que les
chinois. Nie. Graaf Ind. orient, p. 24 et 72. Martini y
Cliin. t. 1. Diihald ) Mém'; Lecomte, JParrennin,
'Grueber, etc.
(2) Bryan Ëdwarcls, Ind. occid. et chez les nègres,
Lobât ,Afxiq. ôècid. i. 1 , p. 38*7 et £94; et Ethiop.
t. 5 , p. 328. A. Siâin, les fèmtn'eS se feraient avèc leurs
maris , Vdÿ. Côttip. Ind., t. 3 , p. 2(13 , de même que
les hrathitlés dé'l’Iîldo&taïi. Cette coutume est extrêmement
ancienne ; elle existoit avant I’èxpéditioh
d’Alexandre dans les Indes ; elle fut connue des romains,
et Catulle en pàrle; il est inutile d’en accumuler
ici des exemples.
hêreux fanatisme, pour suivre leurs maîtres
dans leur dernière patrie (1)? Et ne croyons
point que l’usagé de présenter aux dépouilles
mortelles de l’homme les objets indispensables
à sbn existence physique, tie se ren-4
contre que parmi les hordes ignorantes et
barbares. Ne se vdietif-eiles jiâs encore chet
le peuple le plus éclairé de l’Asie, chez leâ
chinois ? Ces coutumes n’existüient-elles pas
en Egypte, en Grèce, à Rome, dans les
beaux jours de leur splendeur et de leur
perfection? Il me seroit bien facile de profit
Ver que beaucoup d’eliropééns très-policéé
•né sont pas tout à fait exempts delà croyance
que les âmes des morts ont besoin de nos
soins j qu’elles sont encore susceptibles d^é-
prouver les maux qtti nous tourmentent, et
cfu’ellès né sont point impassibles M a peine
ni insensibles au bonheur. Ee monde ëst
porté à croire que nos âmes Se plaisent â
retourner quelquefois dans les lieux qu’elles
ont préférés pendant leur vie ; on se per-
.(1) Dans l’Amériq* septentr. chez les. natehez ,
Lapothme , , tr x , p. É k |k Lpclerç t ra jfep flM k x5>
Dumont} Louis, t. 2. Au Tonquin , voyez Cérémon.
relig. t. 1 , p. 6 8 ; et parmi la plupart des nègres,
lorsque leurs rois meurent.