mat, à se rassembler en grandes armées j
ont ete forcées de se soumettre à un chef
suprême. Celui-ci, devenu puissant par le
nombre des sujets,7s’est naturellement trouvé
despote chez des peuples encore voisins de
l ’état de nature. Ignorant et féroce, le tar-
tarè-mongol a fait gémir sous son cimeterre
les peuples de l’Inde pliis riches et plus policés
que lui. H en eût fait autant en Europe*
sans le génie belliqueux des nations qui l’habitent.
L ’arabe -, au sein de ses sables arides,
a conservé son indépendance, parce qu’il a
toujours, vécu en petites hordes.
Dès que l’état pastoral n’a plus suffi aux
besoins toujours croissans de l’hornine y il
fallut partager la terre afin de la cultiver ;
et voilà désormais la société solidement éta-
b lie , puisqu’elle est basée sur lé maintien
des propriétés. Lorsqu’une nation est petite
et par conséquent pauvre ,r qu’elle habite
dans des lieux resserrés sur un territoire
stérilei, ou sur le bord des mers y elle s’établit
en gouvernement très-populaire. A mesure
qu’elle s'agrandit | qu’elle s’augmente
en population , qu’elle s’enrichit'par l’abondance
j son activité diminue, les rênes de la
puissance, souveraine se concentrent ; .elles
deviennent de plus en plus oligarchiques j
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la rusticité des moeurs disparoît , l’aurore
du luxe commence à poindre, il amène les
arts , les sciences et la perfection de l’intel-
ligence. La force exécutrice de la nation se
réunit en. une seule main ; le luxe d’abord
foible, qui éveillqit l’industrie, commence
à devenir, corrupteur ; il hâte la perte des
moeurs, du courage , de l’amour du bien
public. Bientôt l’esprit s’énerve, la domination
du sceptre, étend son pouvoir, elle
s’augmente de toute la vigueur que le peuple
perd ^ quoique celui-ci s’agrandisse et devienne
op u 1 eutjp Elevée à ce: bant point de
splendeury il ne peut qu’en descendre ; les
liens de. l’association trop resserrés par les
gouVernemens us urpateu rs , se rompent enfin
; tout tombe dans l’anarchie^tout rétrograde
peu à peu vers la barbarie et abrutit
les nations. Après une longue suite de siècles
retrempées dans le malheur, elles recommenceront
k parcourir le cercle de la
civilisation «dans cl’immenSes révolutions
cl’années. G’est donc une loi univérselle dans
lè. monde; entier , que tout roule perpétuellement
delà vie àda,mort , et que tout ce qui
existe_a sa période d’existence déterminée.
Ainsi le coeur humain marche de. l’in dépendance
à la domination. Mais il. est des