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atteint, quoiqu’il ne soit pas cependant, dépourvu
d’intelligence,
Iiien ne distingue assurément ,.à d’ex té-
rieur, ce jeune garçon de tout autre: enfant
deson âge 5 d’une manière bienrenaarquable.
C’est peut-êtrq }pourecela quy’pn ]ai plus de
peine à se persuader qu’il soit sauvage, car
souvent on jpge d’appès la seule apparence-;
mais c’est principalement son état moral; qui
doit déterminer notre q p i n i p n . , l a
base de., no tre rai s oiinememt. 11
Quand je supposerons que; cet enfant n’est
pas ^entièrement saqyage s;ee^%uifppnr^0it
jetre^ et ce quebeauçpup 4e, personnes insr
truites croient ; on | ! eo n v i endr o i t top jours
facilement qu’il est irnçomparabtfnjent plus
^rapproché de l’état de ,eft
,sous) <âê point de^vue, de
doit pas être son examen ; philosophique:t!>
Xjn tel sujet est eneêrebiennèufpnnAÉtïɧSf||>
qui sommes sevrés depuis si long-rtéms de la
Rature II parojt être idiot, selon quelques
observateurs ; c’est encore une raison de
plus pour qu’il ne, soit pas dêriçituirç,-,} ou po-
1 ieé 1 e moins possible ; car rimbéeillité ref*
.porte l’homme à son étatprimitif j en l’isolan t
de tous ses semblables par le moral, mais
file ne Je prive pas des sentimens dont jouit:
DU GENRE HUMAIN« ’ *97
tout être vivant ; elle l’abandonne a lui
seul. . ;
Je n’ai cependant aperçu aucun signe d’idiotisme
bien marqué dans ce jeune homme-;
je n’y ai rencontré que la profonde, la ténébreuse
ignorance d’une àmé:simple,et sans
ddùté elle par.oit fort stupide à' coté d’un
parisien du même âge, biçn^élevé. et très-
spirïtuel. Je-crois., de plus, qu’il sera peut-
être impossible, même au célébré Sicard, de
faire disparaître entièrement cette inertie
d!ans: l’aine de l’aveyronaisV ?
i’i t mé sémblera inutile de dispüter ici sur
fefai primitif de. notre espèce, ou sur le mot
de çqitvage,-appliqué,à cet enfant, lorsqu on
sera convenu qu’il, est très^élojgné de tout©
ëivilis&tioriyTD© son état à celui de*pure nature,
la différence rie sera que du plus ail
îûoins^elôri l ’opinion qu’ôn adoptera sur
ce* sujet ; je4 rie prétends point forcer celle
des autres. J’rexpose ce que j’ai vu et ce quq
je penser et si je me suis trompé, mon erreur
même pourra devenir utile ; car pour trouver
la VT&toduté; if faüt souvent1 parcourir
tontes les fâÜS&ësé !
Je rapporte ici en note d’après la notice
du prpfps§f ur d^j^pirç naturel)^ j du département
de l’Aveyron ,1e citoyen Bonnaterre,