orgueilleux portiques ; la des cités opulentes
déploient av ec faste les trésors de l’abondance,
et le charme de la volupté. Tantôt la toile et
le marbre vont respirer etsentir ; la grandeur
et la pompe des spectacles enchantent tous
les yeux; les acclamations d’un peuple immense,
les hymnes de l’amour, les accens
harmonieux de la musique;retentissent de
toutes parts. En des lieux plus silencieux ,
sous l’ombrage tranquille des bosquets , foulant
le gazon couronné de fleurs amoureuses ,
parmi les danses champêtres; aux accens d’un
chalumeau rustique, l’homme promène encore
ses douces rêveries. L’air est embaume
du parfum des campagnes, le premier éclat
flc l’aurore sourit à la terre humide de rosée,
le ruisseau murmure dans la prairie r le ze-
phir agite mollement le feuillage de 1 épaisse
forêt, la plaintive tourterelle soupire de
volupté, la rose entr’ouvre son timide sein, et
exhalé de son calice un parfum enivrant.
J’apperçois ici une chaumière paisible: et
fortunée ; les mains de l’innocent^ beauté
pressent les mamelles des troupeaux, et
l’agreste vigneron cueille les doux présens
de l’automne,: Voilà l’ouvrage de la sociabilité
; voilàies inestimables avantages qu’ellè
a produits en poliçant les esprits, en adoucissant
tous les coeurs. Pourquoi les fers de
la tyrannie sont-ils souvent cachés sous ce
brillant appareil de félicité publique!?; Pourquoi
le démon de l’injustice et les fureurs
sacrilèges, insatiables de l’intérêt, se glissent-
ils comme de venimeux serpens , sur çette
terre de délices ? Le cortège exécrable de tous
les vices devôit-il y répandre sa corruption,
y semer le germe de tous les attentats? Ah,
si la terre est la mère commune du genre
humain par son égale bienfaisance , l’homme
vertueux de voit-il être si souvent écrasé sous
l’infortune et l’oppression, tandis qu’une
audacieuse opulence au coeur de fer, insulte
à son malheur ; par un faste; insolent et cri-
ininel l Peuples de barbares , êtes-vous donc
perfectionnés!
On ne peut espérer de perfectibilité ulté-;
rieure dans 1 homme sans augmenter au plus
haut degre la sensibilité de ses organes,- et
améliorer ainsi sa conformation,Le physique
est toujours le véritable père du moral, et
le fondement primordial de l’ame chez tous
les êtres animés.
La beauté individuelle , et sur-tout la nationale
, est une marque infaillible et constante
de perfection ; elle suppose toujours
1 élégance unie à la régularité des formes ,
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