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une vive commotion, une grande latitude
d’énergie ; l’esprit s’éclaire presque tout à
coup, et l’intelligence brillapt d’une vive
lumière^,répand par-tout son activité. Mais
que deviendra, la jeunesse, privée du gouvernail
de la .raison ; dans iCette'i affreuse
. tempête,? Les égaremens de?I’esprit se;Cpm--
muuiquent toujours au .corps,,, et dçsormaia,
il n’est plus possible d’éviter le naufrage.
, Si l’enfancei, conduite par le £eptimept , fjfc
remplie d’un jugement dans le? connoissançes
.physiques , passe cçtécueilsans
péril ?ispn,physique et son moral marcheront
ensuite à pas de géant dans la carrière de -la
. perfection. Mais, combien cette puberté de
l’esprit et du corps exige de prudence et de
sagesse ! :
Parmi toutes les passions , il s’en trouve
une ardente., fougueuse.,, inévitable et que
rien ne peut vaincre*' ÇonMdérqp» dans.sfi
. vaste éte.ndue, elle est le principe de nos
plus, douçes .affections ^ c ’est le. lien ^ ,ou
» plutôt ]a flamme conservatrice’ de notr.e
; vie. Fille, du plaisir et même de l’amour-propre
r, qui pourroit clomp ter sa puissance.?
L ’amour, est le dominateur ide tous les êtres
animés c’est un dieu ;qui gouvernant
l’univers à son’ gré ? place son trône dans
tou^
tous les coeurs, et subjugue les caractères
les plus farouches. C’est lui qui inspire les
chansons des bergères dans les vallons , et
les.tendres aecens de la romantique fauvette,
aux rayons de l’aurore sousles boçages prin-
tanniersi Le mugissement de la genisse que
répètent les échos •lointains des côteaux ,
le rauque frémissement de la tigresse y le
sifflement perçant de k copteuvréçié voltigement
du brillant papillon , leîlsein dés
fleurs^agité: d’ufie ardeur inconnue; tout jêtre
organique enfin au printems de sa vie; obéit
aux luix de la Nature et .de l’Amour. C’est,
dit le divin Platon , le fondement de nos
pensees q ;lé principe de nos affections la
base ii<fe iinos connoissances et le père des
arts libéraux. C’est une source fékmdè; et
pure dont les eaux abondantes et salutaires
développent les germes préeiéâx de la sociabilité:
et les semences de toutes'les inventions
humaines. Comment n’a - t - o n pas
employé cette passion brûlante pour civi-
liser les peuples , tandis qu’elle a si bien
servi l’imposture , en créant!le paradis d?Gdin
et decMahomet ? Fondatrice des premières
familles, et par cônséquènt des premières
sociétés humaines , pourquoi ne pourroit-
éïlë pas les perfectionner ? Législateurs des
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