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des individus pit» ou moins susceptibles dê
mobilité nerveuse, dont l’esprit estfoible, et
l ’imagination échauffée. Ces personnes augmentent
encore leur sensibilité désordonnée
et l’exaltation de leunimagination, par
des boissons âcres, spiritueuseç , des retnedçs
stimulans , des fumées étourdissantes, des
drogues fortes et même vénéneuses, telles
que le muchomore ou Yagaricus L.
parmi Tes chamans sibériens (1) ; la ciguë
chez les brasiliens (a); le tabacchez les américains
septentrionaux,: l’eau de vie, chez^es
nègres, l’opium parmi les indiens, etc. Les
jeûnes, les mortifications, les méditations nocturnes
de toutes les religions, ont encore pour
but , comme nous l’avons déjà fait sentir, de
rendre; l’esprit plus l'oiblc, la raison moins
prépondérante, et de disposer plus efficacement
à obéir à toutes les impulsions , a
croire toutes les opinions , à s’imprégner
même de l’èrreur comme d’une vérité; enfin
à savoir en véritable apôtre, la sceller., s il
le faut, du martyre, ,
(0 Au Kamtschatka d’après
Hist-Df Kamts. p. « 5 . Bem/owshi,Mém, 1. 1 ;
Yoy. 1. 1. 0 . Sam. Gmelin ,Reise durch. Sibir.t. i.
(2) Biet , FrsLJiß. équinox. 1. 5 ,,c. ri.
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EÜ GENRE HUMAIN. 99
Combien le spectacle d’un énergumène
forcené peut transporter au delà des bornes
de là raison, les coeurs simples et foibles, les
esprits’timides, pusillanimes ! Rien ne donne
plus de transes, rien ne fait une plus vive
impression sur une fouie agitée , que les
convulsions épileptique^ ( î ), les mou venions
irréguliers , les contorsions spasmodiques
de ces prétendus interprètes dés secrets
du destin et de l’avenir.
Qui penseroit que de pareilles Superstitions
sagement ménagées, ont été un moyen,
souverain pour établir les nations et les po-
licer? Les premiers législateurs ne se sont-
ils pas emparés de ce puissant ressort, pour
soumettre les esprits les plus rebelles au
'joug salutaire des lois ? Afin de rendre leurs
décisions plus sacrées, plus inviolables, ils
les ont fait descendre des deux par l’intervention
d’une bouche divine. Semblables à
(i): Morhus comitialis, étoit le nom de l ’épilepsie
«liez les romains -, parce qu’il étoit ordonné dans les
comices ou assemblées du peuple, de. se séparer, lorsqu’il
se déclaroit quelque symptôme de cette maladie ♦
de peur qu’elle ne se communiquât par ia contagion
de l’exemple. On l ’appeloit encore iriorbus saéèr,
parce que, les sybilles, les devineresses en parqissoien^
agité es-en rendant; leurs oracles.